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Le gouvernement afghan a libéré 100 prisonniers talibans


Prisonniers talibans dans une prison à Kaboul en Afghanistan le 14 décembre 2019.
Prisonniers talibans dans une prison à Kaboul en Afghanistan le 14 décembre 2019.

Le gouvernement afghan a annoncé mercredi avoir libéré 100 prisonniers talibans, au lendemain de l'annonce par les insurgés d'une suspension des discussions qualifiées de "stériles" avec Kaboul, pourtant les premières depuis 18 ans, sur un échange de détenus.

Le gouvernement "a libéré cent prisonniers en tenant compte de leur condition de santé, de leur âge et de la peine qu'ils devaient encore purger dans le cadre de nos efforts pour la paix et pour prévenir le Covid-19", a déclaré le Conseil de sécurité nationale (NSC), un organe gouvernemental, dans un communiqué.

Ces détenus, qui figuraient "sur la liste" de prisonniers dont les talibans demandaient la libération, ont été "soigneusement examinés" et ont "prêté serment de ne jamais retourner sur le champ de bataille", a poursuivi le Conseil.

"Nous remplissons notre partie de l'accord (...). Le processus de paix doit aller de l'avant", avait préalablement déclaré à l'AFP Javid Faisal, le porte-parole du NSC.

Quinze commandants de haut rang réclamés par les rebelles "ne font pas partie" des prisonniers élargis, mais d'autres détenus pourront l'être "selon ce que font les talibans", avait-il ajouté.

Les talibans n'étaient pas disponibles mercredi pour réagir à cette annonce. Dans la nuit de lundi à mardi, ils avaient annoncé suspendre les discussions entamées fin mars avec le gouvernement afghan.

"Nous avons envoyé une équipe technique à la Commission des prisonniers de Kaboul pour identifier nos détenus (...). Mais malheureusement leur libération a été différée pour une raison ou pour une autre jusqu'à maintenant", avait tweeté un de leurs porte-paroles.

"Du coup, notre équipe technique ne participera plus à des réunions stériles" à partir de mardi, avait-il poursuivi.

Une source gouvernementale afghane, sous couvert d'anonymat, a toutefois contredit cette annonce mercredi. "La délégation talibane est encore à Kaboul, et elle est en contact avec le gouvernement", a-t-elle indiqué.

Ces rencontres étaient les premières à Kaboul depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Les insurgés avaient toujours refusé de reconnaître à titre officiel le gouvernement afghan, qualifié de "marionnette" de Washington.

Elles avaient trait à l'échange de 5.000 prisonniers talibans contre 1.000 membres des forces afghanes, l'un des points-clés de l'accord signé le 29 février à Doha entre les Etats-Unis et les rebelles, et non ratifié par Kaboul.

Dans ce texte, Washington a promis un retrait des forces étrangères d'Afghanistan sous 14 mois, à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires et entament des négociations "interafghanes" sur le futur du pays.

Lundi, Matin Bek, un membre de l'équipe de négociation nommé par le gouvernement pour discuter à terme avec les insurgés, avait déclaré que l'échange de prisonniers était retardé parce que les talibans exigeaient la libération de 15 de leurs "commandants de haut rang".

"Nous ne pouvons pas libérer les assassins de notre peuple", a-t-il justifié devant la presse. "Nous ne voulons pas qu'ils retournent sur le champ de bataille".

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a fait état mardi de "quelques progrès" dans ces discussions lors d'une conférence de presse à Washington.

"J'espère que toutes les parties sont sincères dans leur volonté de faire ce qui est bien pour les Afghans", a-t-il poursuivi.

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