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Toujours aucun compromis en vue entre les deux rivaux pour la présidence en Afghanistan


Le président Ashraf Ghani le 24 mars 2020.
Le président Ashraf Ghani le 24 mars 2020.

Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, qui se disputent toujours le poste de président en Afghanistan, n'ont annoncé aucun compromis mardi, malgré l’annonce par Washington d'une réduction d’un milliard de dollars de son aide, qui risque de faire empirer encore la situation dans leur pays.

Le déplacement à Kaboul lundi du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, qui souhaitait aider à mettre fin à la crise politique afghane mais a fait chou blanc, "a créé une occasion de régler la crise en cours, mais elle n'a pas été utilisée correctement", a réagi M. Abdullah, l’ex-chef de l'exécutif, qui, bien qu'arrivé second de la présidentielle de septembre, s’est déclaré vainqueur.

M. Abdullah a demandé un "amendement de la Constitution (...) en une nuit", une requête à laquelle le gouvernement afghan ne pouvait donner suite, a quant à lui regretté le président Ashraf Ghani, officiellement réélu en février, dans un discours télévisé.


Après l'"échec" de son intervention à Kaboul, Mike Pompeo a annoncé que l'aide américaine à l'Afghanistan serait "immédiatement" réduite d'un milliard de dollars et d'un milliard supplémentaire en 2021 si l'impasse se poursuivait.

Ashraf Ghani a tenté de rassurer la population afghane, assurant que "la réduction de l’aide américaine n'aura aucun impact direct sur les secteurs clefs" car le gouvernement "a des plans pour les situations inattendues".

Les États-Unis n’ont en outre "pas complètement coupé ces aides, mais ils ont posé des conditions" que le gouvernement afghan tentera de respecter, a-t-il ajouté.

Cette baisse de l'aide financière de Washington intervient à un moment critique dans l’histoire de l'Afghanistan, confronté au nouveau coronavirus, à une offensive des talibans, au retrait des troupes américaines ainsi qu'à cette crise politique qui retarde l’ouverture de discussions entre Kaboul et les insurgés.

Après sa visite dans ce pays, M. Pompeo s'est rendu à Doha, où il a rencontré pour la première fois des chefs des insurgés, avec lesquels Washington a signé un accord historique il y a un mois pour un retrait des troupes étrangères d'Afghanistan en échange de garanties sécuritaires de de la part des rebelles.

Cet accord prévoit aussi l'ouverture d’un dialogue inédit entre le gouvernement afghan et les talibans, afin de décider de l’avenir du pays et potentiellement enclencher un processus de paix, après 40 ans de guerres.

L'ouverture de ces négociations, prévue pour le 10 mars, a été empêchée par l'incapacité de Kaboul à mettre en place une équipe de négociateurs, ainsi que par une dispute entre le gouvernement et les insurgés au sujet de la libération de milliers de prisonniers talibans.

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