Il reste un jour pour éviter la paralysie budgétaire à Washington

Le monument de la Paix, photographié devant le Capitole à Washington le 22 janvier 2018.

A la veille d'une nouvelle date-butoir, un accord entre majorité républicaine et opposition démocrate était attendu au Congrès américain pour éviter une nouvelle paralysie, mais aucune régularisation de jeunes clandestins ne devrait finalement faire partie du compromis immédiat.

Provocation ou pas ? Le président Donald Trump a affirmé mardi qu'il préférait un "shutdown" à tout accord budgétaire qui n'inclurait pas ses demandes d'un durcissement des lois sur l'immigration.


La Maison Blanche a corrigé le tir immédiatement.

"Nous ne poussons pas pour une paralysie", a tempéré sa porte-parole Sarah Sanders. "Le président veut un accord de long terme, et il veut un accord sur l'immigration".

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Les deux dossiers --budget et immigration-- ont finalement été séparés par les négociateurs parlementaires, alors que les démocrates ont longtemps tenté de les fusionner... et menacé implicitement de mettre l'Etat fédéral à genoux si des centaines de milliers de jeunes sans-papiers n'étaient pas régularisés illico.

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Correspondant VOA du 24 janvier 2018 sur le « shutdown »

Ces jeunes, appelés "Dreamers" (rêveurs), étaient protégés de toute expulsion par le programme Daca, créé par l'ancien président Barack Obama. A partir du 5 mars, les permis arrivant à expiration ne seront plus renouvelés : près d'un millier de jeunes clandestins redeviendront expulsables chaque jour si le Congrès n'agit pas.

Mais aucune solution n'émergeait, à moins d'un mois de l'échéance.

En revanche, les démocrates sont en passe d'arracher une victoire longtemps recherchée : une hausse des dépenses non militaires comparable à celle du budget du Pentagone. Education, santé et autres dépenses intérieures s'affranchiront de l'austérité imposée par les républicains au début des années Obama, tout comme la défense, priorité absolue du nouveau pouvoir.

L'accord n'a pas encore été annoncé et tout reste à concrétiser dans un Congrès volatil... tout cela avant la date-butoir de jeudi à minuit. Un "shutdown" de trois jours a déjà eu lieu en janvier.

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Mais les démocrates étaient confiants.

"Je ne pense pas que l'Etat fermera, personne ne le veut", a dit mercredi Steny Hoyer, numéro deux de l'opposition à la Chambre des représentants, sur CNN.

"On a déjà eu un +shutdown Trump+. Personne n'en veut un autre, sauf peut-être lui", a balayé mardi Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat.

En pratique, la Chambre des représentants a déjà donné son feu vert pour des crédits temporaires, jusqu'au 23 mars. Le Sénat devrait y joindre son probable accord sur le budget de long terme et renvoyer le texte amendé à la Chambre, jeudi au plus tard.

Dans la chambre basse, des conservateurs pourraient se rebeller contre un budget qui ferait sauter les verrous des dépenses publiques. Des démocrates pourraient se joindre à eux pour protester contre l'absence de solution pour les clandestins.

Mais sur l'immigration, les républicains se sont seulement engagés à ce qu'un débat ait lieu.

Le chef de la majorité sénatoriale Mitch McConnell a promis de permettre à chaque faction de soumettre ses propositions à un vote. Rien n'indique qu'une loi accouchera de ce processus ouvert.

Le plan Trump, qui inclut une réduction du rapprochement familial et le financement d'un mur frontalier avec le Mexique en échange de la régularisation de 1,8 million de clandestins, ne devrait pas recueillir suffisamment de voix pour être adopté... mais on ignorait si les nombreuses autres propositions en concurrence, souvent préparées par des élus des deux partis, pourraient atteindre la barre requise des 60 voix sur 100.

Selon le démocrate Chuck Schumer, cette bataille aura lieu la semaine prochaine.

Avec AFP