Un opposant dénonce une "fraude massive" en préparation au Cameroun

L'ancien ministre de la Justice Maurice Kamto donne un discours à Calabar, au sud du Nigeria, le 14 août 2008.

Une "fraude massive" est en préparation avant la présidentielle de dimanche au Cameroun, a accusé le camp de Maurice Kamto, un des principaux candidats d'opposition.

Une "fraude massive est en train d'être organisée avec la caution d'Elecam", l'organe chargé d'organiser le scrutin, a accusé Paul-Eric Kingue, directeur de campagne de Maurice Kamto, lors d'une conférence de presse à Yaoundé.

"Nous n'accepterons aucun résultat si ce type de fraude continue", a-t-il ajouté, soulignant que le parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), appellera à "résister de la manière la plus farouche" aux fraudes.

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Selon le MRC, il y a des cas de falsifications de cartes d'électeurs et des enregistrements de votants toujours en cours, alors que le processus officiel est terminé.

"Dans 62% des localités, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir) est en train d'ajouter des inscrits sur les listes", a accusé M Kingue.

Paul-Eric Kingue, directeur de campagne de Maurice Kamto, Yaoundé, le 5 octobre 2018 (VOA/Bagassi Koura)

Mais "cette année 2018 ne sera pas comme 2011", selon lui. A l'époque l'opposition avait déjà dénoncé des fraudes lors du scrutin présidentiel qui avait été gagné par Paul Biya avec près de 78% des voix.

"Nous ne préparons pas la guerre, mais partout où il y aura de la fraude", il y aura des "réactions fermes", selon M. Kingue.

Des rumeurs circulent depuis plusieurs jours sur une possible coalition entre différents candidats de l'opposition.

Le directeur de campagne de M. Kamto a confirmé que des "discussions sont en cours", avec le candidat Akere Muna notamment, sans pouvoir dire si elles aboutiront avant dimanche.

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Le président sortant Paul Biya, 85 ans dont près de 36 au pouvoir, se présente pour 7e mandat consécutif. Il aura face à lui huit candidats, dont trois se détachent: Joshua Osih, Maurice Kamto et Akere Muna.

Avec AFP