ONU: il est temps d'alléger les sanctions contre Pyongyang, affirme Pékin

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, prononce son discours lors de l'ouverture et de la première session de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Yokohama le 28 août 2019.

Le projet de résolution sino-russe pour un allègement des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord "arrive à point nommé" et va "dans la bonne direction", a affirmé vendredi l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun.

Alors que deux sessions de consultations du Conseil de sécurité sur ce texte sont restées infructueuses et que Pyongyang a annoncé la fin du moratoire sur ses essais nucléaires, le diplomate a espéré que d'autres discussions allaient permettre "d'avoir davantage de consensus".

"Sur cette base, nous pouvons réellement contribuer à un dialogue politique entre les parties, notamment entre les Etats-Unis et la Corée du Nord", a-t-il fait valoir devant quelques journalistes.

Interrogé sur une date possible pour une mise au vote du texte sino-russe, le diplomate chinois n'a pas répondu précisément. "Nous sommes dans un processus de consultations et continuons à bâtir un consensus", a dit Zhang Jun.

Au cours des derniers mois, les Européens ont souvent insisté pour ne pas alléger les sanctions contre la Corée du Nord sans progrès concrets et vérifiables de ce pays vers un désarmement. Les discussions entre Pyongyang et Washington sont dans l'impasse, les Etats-Unis refusant aussi tout allégement de sanctions tant que la Corée du Nord n'abandonne pas ses armes nucléaires.

En janvier, le Conseil de sécurité est présidé par le Vietnam, l'un des cinq nouveaux membres non permanents de l'instance entrés en fonctions le 1er janvier et pour deux ans. Les quatre autres nouveaux membres sont la Tunisie, le Niger, l'Estonie et Saint-Vincent et les Grenadines.

Le projet de résolution de la Chine et la Russie, transmis le 17 décembre à leurs partenaires du Conseil, prévoit l'arrêt de plusieurs dispositions prises en 2017, notamment les interdictions d'acheter du textile et des produits de pêche nord-coréens.

Les deux pays réclament aussi la fin de la mesure prise en 2017 qui a imposé à tous les Etats de l'ONU de renvoyer avant le 22 décembre 2019 les travailleurs nord-coréens travaillant à l'étranger, source d'importants revenus pour Pyongyang.

Interrogé pour savoir si la Chine, gros employeur de travailleurs nord-coréens, s'était conformée à cette mesure, l'ambassadeur chinois a assuré que l'application des sanctions était prise au "sérieux" par son pays.

"Mais dans le même temps (...), les sanctions ont des conséquences négatives sur la vie de gens ordinaires" et "nous pensons que nous devrions ajuster les sanctions pour atténuer la souffrance de gens innocents", a précisé Zhang Jun.