L'Espagne arrête des passeurs de migrants en jet-ski

Une personne sur un jet-ski, le 26 août 2010.

La police espagnole a annoncé jeudi avoir démantelé un réseau d'immigration illégale qui transportait des migrants en jet-ski depuis le Maroc à travers le détroit de Gibraltar, pour 5.000 euros par personne.

Les passeurs transportaient deux migrants par jet-ski lors de leurs voyages "quasi-quotidiens", moyennant 5.000 euros par personne pour effectuer en une dizaine de minutes la traversée du détroit de 18 kilomètres, indique la police dans un communiqué.

Une fois débarqués sur une plage des provinces de Cadix ou Malaga, les plus méridionales d'Andalousie, les migrants étaient conduits à Algésiras "où ils étaient privés de liberté pendant des heures" jusqu'à ce que leurs proches à Ceuta aient payé la dette.

Trois membres du réseau ont été arrêtés, un sur la rive européenne du détroit de Gibraltar, à Algésiras, et deux à Ceuta, enclave espagnole en Afrique du nord, selon la police qui ne précise pas quand ces arrestations ont eu lieu.

Deux autres membres du réseau sont parvenus à fuir au moment de l'arrestation et sont visés par un mandat d'arrêt international, précise la police.

Cette dernière n'a pas dévoilé la nationalité des passeurs arrêtés.

L'Espagne connaît depuis plusieurs semaines un important afflux d'immigration et pourrait devenir en 2017 le deuxième pays européen en nombre d'arrivées, loin derrière l'Italie mais devant la Grèce, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) .

Selon Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières, plus de 2.300 personnes ont emprunté illégalement la route de "Méditerranée occidentale" vers l'Espagne pour le seul mois de juillet, quatre fois plus qu'un an auparavant. En revanche le flux de migrants vers l'Italie, à travers le centre de la Méditerranée, est en forte réduction.

Au total, depuis le début de l'année, l'OIM a dénombré au 11 août 8.385 arrivées en Espagne par voie maritime et au moins 121 personnes noyées pendant la traversée, contre 128 sur toute l'année 2016.

Dans le détroit de Gibraltar, les passeurs utilisent surtout de petites embarcations pour déjouer la surveillance des forces de l'ordre et des garde-côtes.

Avec AFP