18 combattants du groupe EI tués lors d'une opération Niger-France-USA

Les forces de l’armée française de l’opération anti-terroriste Barkhane, à Niamey, Niger, 31 juillet 2017.

Dix-huit "terroristes" du groupe Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ont été tués lors d'une opération conjointe des forces armées nigériennes, françaises et américaines menée du 8 au 18 juin dans l'ouest du Niger, près du Mali, a annoncé jeudi le gouvernement du Niger.

"Une importante opération militaire conjointe dénommée ACONIT réunissant les forces armées nigériennes (FAN) et la force (française) Barkhane avec le soutien des partenaires américains a été conduite du 8 au 18 juin (...). Le bilan est, côté ennemi: 18 terroristes neutralisés, 5 terroristes, dont trois Nigériens, faits prisonniers", selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense.

"Aucune perte humaine ou matériel n'est déplorée" du côté des forces armées nigériennes, assure le texte.

L'opération s'est déroulée "dans la région frontalière nord de Tongo Tongo où sévit une bande terroriste de l'EIGS impliquée dans l'embuscade du 14 mai 2019", a-t-on ajouté de même source.

Lire aussi : Niger: 28 soldats tués dans une nouvelle attaque à la frontière malienne


Le 14 mai 2019, 28 soldats nigériens avaient été tués près de Tongo Tongo. L'EIGS avait revendiqué cette embuscade survenu à Balley Béri dans la zone de Tongo Tongo.

"D'importants matériels ont été récupérés, dont du matériel des Forces armées nigériennes emportés (par les assaillants) suite à l'embuscade meurtrière du 14 mai", souligne le texte.

En octobre 2017, l'EIGS avait également revendiqué un raid qui avait coûté la vie à quatre soldats américains et cinq militaires nigériens dans la même zone de Tongo Tongo, située dans la région de Tillabéri (ouest), à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Mali.

Lire aussi : Tongo-Tongo et la mort des soldats américains

Le 8 juin, un véhicule de l'armée américaine avait sauté sur un engin explosif, sans faire de victime, près de la ville d'Ouallam, à une centaine de kilomètres de Niamey, qui abrite un important camp d'entraînement de l'armée nigérienne où sont notamment formés les soldats qui participent à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).

L'annonce de cette opération intervient au surlendemain d'une attaque inédite aux portes de Niamey qui a coûté la vie à deux policiers, à une quinzaine de jours du sommet de l'Union africaine qui réunira des dizaines de chefs d'Etat dans la capitale nigérienne.

"Ils (les assaillants) sont dans une logique de communication avant le sommet. Il y aura des milliers d'hommes sur le terrain. Je ne suis pas inquiet en vue du sommet", avait précisé mercredi à l'AFP le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum.

Le 25 mai, un millier de personnes avaient manifesté à Niamey contre les forces étrangères dans le pays.

Les Etats-Unis disposent d'une importante base de drones à Agadez (nord) qui leur donne une plateforme de surveillance de premier plan. Le Niger a récemment autorisé les Américains à armer leurs drones.

Au Niger, la France possède aussi une base sur l'aéroport de Niamey à partir de laquelle des avions de chasse et des drones opèrent. Dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane, les forces françaises disposent également d'une base à Madama, dans le Nord.

Le Niger - comme ses voisins sahéliens, le Mali et le Burkina - fait face à des attaques récurrentes des groupes jhadistes dans l'Ouest. Le Niger est aussi confronté aux raids du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le sud-est.