"Au moins 56 morts" entre avril et octobre lors des manifestations en RDC

Mgr Marcel Utembi, à gauche, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et Mgr Fridolin Ambongo discutent lors du dialogue qu’ils président à Kinshasa, RDC, 21 décembre 2016.

"Au moins" 56 personnes ont été tuées, dont 52 "par balle", lors de manifestations en République démocratique du Congo entre avril et octobre 2017, a indiqué lundi le très influent épiscopat congolais.

Un "monitoring" des manifestations conduit par "200" observateurs déployés sur le terrain par l'épiscopat fait état d'"au moins 56 personnes tuées pendant cette période dont 52 par balle, un par gaz lacrymogène, et trois policiers tués par les manifestants", d'après un rapport de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

La Cenco a également recensé "au moins 105 blessés, dont 87 par balle" et "au moins 355 cas d'arrestations de manifestants par la police, les forces armées et les services spécialisés de l'Etat".

Les observateurs de l'épiscopat font également état de l'incendie de deux bureaux et quatre jeeps de la police, et d'un magasin par les manifestants.

"L'usage disproportionnel de la force par la police et les autres services spécialisés de l'Etat est à la base d'au moins 98,67% de cas de violation des droits humains, alors que les manifestants sont responsables des actes de vandalisme (pour) 1,33% (des cas)", selon le rapport.

La Cenco recommande à la police d'éviter "l'usage disproportionné de la force", et invite les manifestants à "éviter tout acte pouvant porter atteinte à l'ordre public".

"Ce rapport de la Cenco ne donne que le paramètre temps sans préciser les lieux où ces actes ont été posés", a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, ajoutant qu'il pourrait s'agir d'"une intention malveillante ou d'un manque de professionnalisme".

L'opposition et des mouvements citoyens ont prévu une nouvelle journée de manifestation le 28 novembre contre le calendrier électoral, qui renvoie les élections au 23 décembre 2018. Ils demandent le départ du président Joseph Kabila dès la fin de cette année.

La précédente journée de mobilisation du 15 novembre a été fermement contenue par les autorités. Jeudi, l'Union européenne, les États-Unis, la Suisse et le Canada s'étaient déclarés "préoccupés" par l'état des libertés d'expression et de réunion en RDC.

Au pouvoir depuis 2001, élu en 2006 et 2011, M. Kabila ne peut pas se représenter et son mandat a pris fin le 20 décembre 2016 d'après l'actuelle Constitution, qui l'autorise à demeurer au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur.

Avec AFP