Criminalité galopante et meurtres encore en hausse en Afrique du Sud

Des policiers patrouillent le jour du Nouvel An alors qu'un couvre-feu nocturne est réimposé suite à la pandémie du coronavirus, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 1er janvier 2021.

La criminalité s'aggrave encore en Afrique du Sud, l'un des pays les plus violents au monde, avec 74 meurtres et 122 plaintes pour viol par jour au dernier trimestre 2021, a annoncé vendredi le gouvernement.

Toutes les vingt minutes, une personne est tuée dans le pays. Le nombre des meurtres, en hausse de 8,9% par rapport à l'année précédente, "reste obstinément inquiétant", a reconnu le ministre de la Police Bheki Cele, lors d'un point presse à Pretoria.

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Le pays compte 37 homicides pour 100.000 habitants, contre sept en moyenne dans le monde, a de son côté immédiatement fait valoir l'opposition, évoquant un "défi immense" à relever.

Sur les trois derniers mois de 2021, les forces de police ont comptabilisé un total de 6.859 meurtres, dont 902 femmes et 352 enfants, soit au total près de 700 de plus qu'au trimestre précédent.

Or le trimestre précédent, la police attribuait principalement l'augmentation, déjà, des meurtres, aux émeutes sans précédent qui ont secoué le pays en juillet, avec 350 morts.

Les quatre principales causes de ces meurtres, a énuméré le ministre, sont les disputes, l'autodéfense (quand des gens décident de se faire justice eux-mêmes, ndlr) les cambriolages qui tournent mal et les affaires de vengeance.

Plus d'un tiers d'entre eux ont eu lieu dans l'espace public, "dans les champs, la rue, les parkings ou des bâtiments abandonnés". Sinon chez la victime ou chez le meurtrier, ou encore, troisième lieu le plus propice, dans un débit de boissons.

Le nombre de viols s'est officiellement établi à 11.315 (contre 9.556 cas le trimestre précédent), soit un viol déclaré à la police toutes les douze minutes, sans compter tous ceux qui ne font jamais l'objet de plaintes.

Le ministre a réaffirmé que les féminicides et les violences sexistes étaient une priorité du gouvernement, soulignant que plus de 90.000 policiers avaient reçu une formation pour mieux accueillir les victimes de crimes sexuels et violences domestiques.