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Washington réaffirme ses "inquiétudes" après l'arrestion de l'opposant Kamto


Le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, Addis Abeba, Ethiopie, le 30 novembre 2018.
Le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, Addis Abeba, Ethiopie, le 30 novembre 2018.

Washington a réaffirmé lundi à Yaoundé ses "inquiétudes" au sujet de l'arrestation du principal opposant camerounais Maurice Kamto, arrêté fin-janvier et écroué depuis, encourageant le Cameroun à garantir le droit "de manifester pacifiquement et à la liberté d'expression".

"J'ai souligné mes inquiétudes au sujet de l'arrestation de Maurice Kamto et des autres" personnes arrêtées, auprès du ministre des Affaires étrangères camerounais, a écrit sut Twitter le secrétaire d'État américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, à l'issue de leur rencontre à Yaoundé.

Le représentant américain, arrivé samedi au soir au Cameroun a "encouragé" le pays "à garantir le droit à une procédure juste, à manifester pacifiquement et à la liberté d'expression", a-t-il écrit.

Cette visite de M. Nagy était très attendue par la presse locale après ses récentes déclarations sur l'arrestation fin janvier de M. Kamto.

Début mars, à Paris, M. Nagy avait déclaré "qu'il serait très sage de le libérer".

Des propos qui avaient immédiatement fait réagir le gouvernement camerounais, qui y avait vu "une grave velléité d'immixtion à peine voilée et inadmissible dans les affaires intérieures du Cameroun".

Le principal opposant au chef de l'Etat Paul Biya après la présidentielle d'octobre, à laquelle il est officiellement arrivé deuxième mais dont il revendique la victoire, a été arrêté avec environ 150 manifestants à la suite d'une marche pacifique le 26 janvier.

Ils protestaient contre la victoire du président sortant, 86 ans dont 36 au pouvoir, à cette présidentielle qualifie par M. Kamto de "hold-up électoral".

Tous ont été présentés mi-février devant le tribunal militaire de Yaoundé, où ils ont été inculpés pour "hostilité contre la patrie" et "insurrection", selon leurs avocats.

Plus tard dans la journée, M. Nagy a rencontré le chef de l'Etat Paul Biya.

"Aujourd'hui, le président Paul Biya et moi avons discuté de la voie à suivre dans notre relation bilatérale, au sujet de l'aide sécuritaire et nos inquiétudes sur les droits de l'homme au Cameroun", a également écrit lundi soir M. Nagy sur Twitter.

Début février, les Etats-Unis ont mis un terme à plusieurs programmes d'aide militaire et sécuritaire dans ce pays d'Afrique centrale en invoquant des accusations de "graves violations des droits humains" de la part des forces de l'ordre camerounaises, notamment dans les régions anglophones.

"J'ai également encouragé à la fin des violences et à un dialogue inclusif avec les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest", a ajouté M. Nagy sur Twitter.

"Je peux vous assurer que nos discussions ont été franches, directes et honnêtes. (...) J'ai beaucoup apprécié le savoir et la sagesse du président", avait déclaré le représentant à la presse à l'issue de sa rencontre avec le chef de l'Etat, sans mentionneralors le conflit dans les régions anglophones ni le cas de Maurice Kamto.

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