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Les élus nigérians valident la transmission des votes par voie électronique


Un panneau d'affichage montrant le président du Nigeria Muhammadu Buhari et d'autres responsables du parti APC, à Kano, dans le nord du Nigeria, le 26 février 2019.
Un panneau d'affichage montrant le président du Nigeria Muhammadu Buhari et d'autres responsables du parti APC, à Kano, dans le nord du Nigeria, le 26 février 2019.

Que se passera-t-il si la commission électorale subit une panne d'électricité ? Et que dire de la possibilité d'un piratage informatique ?

Le Nigeria semble se diriger vers le vote électronique. Sous la pressionde la société civile et des Nigérians, le Sénat a finalement cédé et a donné à la Commission électorale nationale indépendante le pouvoir de déterminer le mode de transmission électronique des résultats.

Le sujet fait l’objet d’un débat âpre dans tout le pays depuis juillet lorsque la loi électorale a été modifiée, les députés et sénateurs refusant d'autoriser la transmission électronique des résultats. La société civile et de nombreux Nigérians ont critiqué leurs représentants au Parlement fédéral les accusant d’encourager les fraudes électorales.

Mardi, les sénateurs ont décidé de revenir sur leur décision en acceptant la transmission électronique des résultats des élections dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

"Les opérations de vote durant une élection et la transmission des résultats sous cette nouvelle loi doivent être en conformité avec la procédure mise en place par la commission nationale électorale", a déclaré le sénateur Ike Ekweremadu, qui a soutenu le projet de loi.

Les experts affirment que la transmission électronique des résultats rendrait les élections plus transparentes et plus crédibles.

"Cette loi adoptée va promouvoir la transparence et la crédibilité du processus électoral s’agissant surtout de la gestion des résultats des élections. Depuis le retour à la démocratie en 1999 le taux de participation aux élections au Nigeria baisse de plus en plus. Parce que la majorité des électeurs ne font plus confiance au système électoral ", explique Cynthia Mbamalu, directrice des programmes à Yiaga Africa, une ONG locale engagée dans la promotion de la gouvernance démocratique, des droits de l'Homme et de l'engagement civique.​

"On ne devrait perdre tant d’énergie et de ressources pour tenter de convaincre les représentants du peuple que c’est la voie à suivre pour notre processus électoral ", s'offusque la directrice du Centre pour la transparence, Faith Nwadish.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) est désormais habilitée à déterminer le meilleur mode de transmission électronique des résultats électoraux après la promulgation de l'amendement par le président Muhammadu Buhari.

L'adoption de cette réforme électorale majeure suscite toutefois de nouvelles inquiétudes quant à la viabilité du décompte des voix. Que se passera-t-il si la commission électorale subit une panne d'électricité ? Et que dire de la possibilité d'un piratage informatique ?

Festus Okoye, commissaire à l’information de la Céni, reconnaît qu’il y a encore des problèmes à résoudre pour rendre le processus plus transparent.

"Je pense que c’est un grand pas. Il y a toujours des problèmes essentiels que la commission doit prendre en considération. Premièrement notre système de compilation des résultats est toujours manuel. Et ce système figure dans l’article 62 de la loi électorale", souligne Festus Okoye.

L’élection du gouverneur l'État d'Anambra, dans le sud-est est, est prévue en novembre. Jusqu’ici, le gouvernorat est contrôlé par l’opposition. On ne sait pas encore si le président donnera son feu vert à l'amendement avant ce scrutin jugé très important pour les deux grands partis, à savoir l’APC du président Buhari et le PDP, principal parti d’opposition au Nigeria.

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