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Jim Mattis se veut apaisant au Pakistan


Jim Mattis arrivant au Pakistan, le 4 decembre 2017.
Jim Mattis arrivant au Pakistan, le 4 decembre 2017.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a joué l'apaisement lundi lors de sa première visite officielle au Pakistan, alors que Washington reproche à Islamabad de ne pas combattre suffisamment les groupes insurgés installés sur son sol et actifs en Afghanistan.

"La première chose que je ferai sera d'être à l'écoute. (...) Mon but est de trouver un terrain d'entente", avait déclaré Jim Mattis à un groupe de journalistes depuis son avion, qui a atterri vers 12H30 (7H30 GMT) à Rawalpindi, ville-garnison accolée à Islamabad. Le secrétaire à la Défense, pour sa première visite au Pakistan à ce poste, a rencontré le Premier ministre pakistanais Shahid Khaqan Abbasi dans une ambiance cordiale, prenant des notes alors que le chef du gouvernement s'entretenait avec lui. Puis il s'est entretenu avec le très puissant commandant des armées, le général Qamar Javed Bajwa, ainsi qu'avec le directeur général des services secrets pakistanais, le lieutenant-général Naveed Mukhtar. Jim Mattis a "réitéré le fait que Pakistan doit redoubler d'efforts pour affronter les activistes et les terroristes opérant dans le pays", selon un sobre point écrit du Pentagone. Côté Pakistan, le Premier ministre Abbasi a souligné "le besoin d'un engagement global pour renforcer le partenariat et accroître la coopération entre les deux pays", d'après un communiqué de la primature. Cette visite intervient alors que les relations diplomatiques entre les deux pays alliés depuis la guerre froide sont particulièrement houleuses. Le week-end dernier, le directeur de la CIA Mike Pompeo, interrogé sur les efforts fournis par le Pakistan pour détruire les caches des groupes armés, s'était fendu d'une réponse peu amène. "Faut de voir le Pakistan y arriver, nous ferons tout ce que nous pourrons pour nous assurer que (ces) refuges sécurisés n'existent plus", avait-il lancé. Quelques jours plus tôt, le commandant des forces armées américaines en Afghanistan, le général John Nicholson, avait de son côté estimé qu'Islamabad n'avait pas répondu aux demandes "claires" que lui avait fait Washington. "Nous n'avons pas encore vu ces changements être mis en place", avait-il déclaré à des journalistes. Le président américain Donald Trump avait accusé en août Islamabad de jouer un double jeu en Afghanistan et d'abriter sur son sol des "agents du chaos", ce qui avait provoqué une série de rencontres diplomatiques aux Etats-Unis et au Pakistan, sans toutefois qu'Islamabad n'accepte de faire des concessions sur le sujet. Fin octobre, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait effectué une brève visite au Pakistan, où il avait été accueilli fraîchement. Le Pakistan a toujours rejeté tout soutien aux talibans, assurant ne garder de contacts avec les insurgés que pour mieux pouvoir les amener à des négociations de paix. Fin novembre, les Etats-Unis ont aussi fortement marqué leur désapprobation après la libération par la justice pakistanaise de Hafiz Saeed, l'un des responsables présumés des attentats de Bombay. "Si le Pakistan ne prend pas les mesures légales pour arrêter Saeed et l'inculper pour ses crimes, son inaction aura des répercussions sur les relations bilatérales et la réputation du Pakistan dans le monde", avait mis en garde la Maison Blanche dans un communiqué. Hafiz Saeed, qui dirige le groupe Jamaat-ud-Dawa (JuD), considéré comme terroriste par l'ONU, est spécifiquement désigné comme "terroriste international" par les Etats-Unis, qui ont offert en 2012 une récompense de 10 millions de dollars pour toute information pouvant conduire à l'arrêter ou à le traduire en justice. La décision de libérer Saeed est survenue peu avant la signature par l'armée d'un accord avec un groupe islamiste qui avait bloqué trois semaines durant la principale porte d'entrée à Islamabad. Cet accord a conduit à la démission du ministre de la Justice, qu'exigeaient les manifestants, soulignant la faiblesse de pouvoir face aux groupes religieux.

Avec AFP

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