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La crise du coronavirus fait exploser le chômage parmi les Américains


Les gens font la queue pour obtenir de l'aide en matière d'allocations de chômage au guichet unique du One-Stop Career Center à Las Vegas (Nevada), le 17 mars 2020. (Photo: AP)
Les gens font la queue pour obtenir de l'aide en matière d'allocations de chômage au guichet unique du One-Stop Career Center à Las Vegas (Nevada), le 17 mars 2020. (Photo: AP)

Le nombre de nouveaux demandeurs d'allocations chômage a explosé aux Etats-Unis en une semaine, du jamais vu, sous l'effet des mesures draconiennes prises par les autorités pour endiguer la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus

Près de 6,65 millions de personnes ont poussé la semaine dernière les portes des agences pour l'emploi, s'ajoutant aux 3,3 millions de personnes de la semaine précédente.

Sur deux semaines, ce sont ainsi près de 10 millions de personnes qui se sont inscrites pour recevoir une allocation chômage.

L'épidémie de Covid-19 touche désormais l'ensemble des 50 Etats américains, et si tous les secteurs sont concernés, les services et la restauration sont en première ligne, selon l'enquête publiée jeudi par le département du Travail.

Jeudi, plus de 85% de la population américaine était appelée à rester confinée, obligeant certains travailleurs, notamment indépendants, à cesser leur activité.

Jour après jour, les fermetures d'entreprises, temporaires ou définitives, se multiplient tandis que des plans de départ émergent, comme celui annoncé jeudi par le constructeur aéronautique Boeing, un des piliers de l'économie américaine.

Les demandes d'allocations "resteront probablement à des niveaux historiquement élevés pendant des semaines", ont commenté les économistes de Barclays dans une note.

Ces chiffres record ne reflètent pas le niveau habituel du chômage dans le pays puisque les personnes malades, en quarantaine ou au chômage technique peuvent désormais prétendre à une allocation chômage, de même que les travailleurs indépendants.

Ces mesures d'aides sociales ont été actées par un gigantesque plan de relance de l'économie de plus de 2.200 milliards de dollars, ratifié la semaine dernière par Donald Trump. Elles ont eu pour effet de gonfler les chiffres.

A l'inverse, certains demandeurs pourraient sortir des statistiques dans les semaines à venir à la faveur d'une autre mesure prévue par ce plan: 350 milliards de dollars de prêts aux petites entreprises.

Ainsi les patrons des entreprises de moins de 500 salariés pourront, dès vendredi, aller voir leur banquier pour demander un prêt, qui sera effacé par l'Etat fédéral si l'entreprise s'engage à garder ses salariés ou à réembaucher ceux qu'elle aurait déjà licencié.

Joe Biden, probable candidat démocrate pour l'élection présidentielle de novembre, a estimé que "Donald Trump n'est pas responsable du coronavirus, mais il est responsable d'avoir échoué à préparer notre nation".

Recherches Google "dossier de chômage"

Le taux de chômage aux Etats-Unis pour le mois de mars sera publié vendredi mais il couvre surtout la période d'avant le confinement massif.

Il devrait s'établir à 4%, estiment les analystes, qui n'attendent pour ce mois-ci qu'une légère augmentation par rapport à février, où il était tombé à 3,5%, son plus bas niveau en 50 ans.

En revanche, les économistes se montrent nettement plus pessimistes pour avril, qui reflètera davantage les effets de la pandémie.

"Dans un contexte où de vastes pans de l'économie restent fermés et où les mesures de confinement ont été renforcées, le rythme des licenciements pourrait s'accélérer", alerte ainsi Rubeela Farooqi, chef économiste de High Frequency Economics (HFE).

"Les recherches Google +dossier de chômage+ (...) ont diminué, mais restent très élevées", relève pour sa part Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics.

Il table ainsi sur un nombre total "potentiel de 16 à 20 millions" de licenciements sur mars et avril, soit un "taux de chômage de 13 à 16%".

La crise du coronavirus a paralysé des pans entiers de l'économie partout dans le monde, mettant à l'arrêt entreprises et usines. Les importations aux Etats-Unis de biens en provenance de Chine ont ainsi diminué de 16,7% en février, selon des données également publiées jeudi par le ministère du Commerce.

Les entreprises américaines ont même, en mars, recommencé à détruire des emplois, ce qui n'était quasiment jamais arrivé depuis 10 ans, a montré mercredi une enquête de la firme de services aux entreprises ADP, qui ne porte toutefois que sur le début du mois.

Le virus a fait 5.607 morts aux Etats-Unis, et contaminé 234.462 personnes, selon le décompte de l'Université américaine Johns Hopkins, qui fait référence.

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