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Une ONG retire un rapport critique sur le pétrolier Glencore au Tchad


Le siège de Glencore à Baar, Suisse, 14 avril 2011.
Le siège de Glencore à Baar, Suisse, 14 avril 2011.

L'auteur du rapport, Lorenz Kummer, dénonce "l'opacité de SHT, une structure qui ne publie pas ses comptes et n'est soumise à aucun audit externe".

L'ONG suisse SwissAid a déclaré samedi avoir retiré de son site un rapport critique qu'elle avait publié le 12 juin sur les activités de la compagnie pétrolière helvétique Glencore au Tchad.

L'ONG a pris cette décision "pour des raisons de sécurité et pour calmer le jeu", selon sa présidente Caroline Morel, jointe au téléphone par l'AFP depuis Libreville.

SwissAid a adressée un courrier à l'ambassadeur du Tchad en Suisse et auprès de l'ONU à Genève lui proposant d'aborder la question "de la sécurité de nos collègues (tchadiens) sur place, qui n'ont pas été associés à nos enquêtes. C'est en effet un de nos collègues suisses qui a fait le travail d'enquête".

"Comme notre rapport a été diversement interprété, également dans un but politique qui n'est absolument pas notre propos, nous avons estimé préférable de le retirer de notre page web et de renoncer à toute diffusion", ajoute ce courrier révélé par le site TchadInfo et authentifié par l'AFP auprès de l'ONG.

Du côté du gouvernement tchadien, "nous avons trouvé inamicale la publication d'un tel document et nous l'avons signifié à cette ONG", a confié un responsable du ministère tchadien des Affaires étrangères interrogé par l'AFP à N'Djamena.

Intitulé "Tchad SA", le rapport dénonçait le manque de "transparence" de Glencore dans ce pays producteur d'Afrique centrale, où la société suisse cotée à Londres est actionnaire de la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), selon un compte-rendu publié le 12 juin dans le quotidien suisse Le Temps.

L'auteur du rapport, Lorenz Kummer, dénonce "l'opacité de SHT, une structure qui ne publie pas ses comptes et n'est soumise à aucun audit externe".

Il s'agit d'un "cas classique illustrant la corruption qui règne dans le secteur pétrolier", ajoute M. Kummer cité par Le Temps.

"Ce rapport, présenté sous le prisme de la transparence, n'a en réalité d'autres objectifs que de nuire à l'image du Tchad, à celle du président de la République et de sa famille", a réagi à Ndjamena la porte-parole du gouvernement, Madeleine Alingué, interrogée par l'AFP.

Dirigé d'une poigne de fer depuis 1990 par le président Idriss Déby Itno, le Tchad, pays pauvre, a exporté du pétrole à parttir de 2003, avant de pâtir gravement de la chute des cours à partir de 2014.

Avec AFP

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