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Une dizaine de personnes arrêtées au Niger pour abattage illégal d'un hippopotame


La police militaire assure la sécurité au centre de Niamey, Niger, 20 février 2010.
La police militaire assure la sécurité au centre de Niamey, Niger, 20 février 2010.

L'hippopotame a été abattu parce qu'il avait "attaqué un boeuf", selon un habitant du lieu.

Une dizaine de personnes ont été arrêtées et écrouées à Ayorou, une ville de l'ouest du Niger, après l'abattage d'un hippopotame, une espèce protégée, a indiqué samedi un proche des détenus.

"Quinze personnes ont été emprisonnées lundi après l'abattage d'un hippopotame", a déclaré à l'AFP un habitant d'Ayorou, proche d'un élu local qui fait partie des personnes écrouées. L'hippopotame a été abattu parce qu'il avait "attaqué un boeuf", a expliqué cet habitant qui a requis l'anonymat.

Interrogé sur la radio locale Kalanagou, le préfet d'Ayorou, Jando Richi Ag Alher, a confirmé "l'arrestation d'une dizaine de personnes impliquées" dans l'abattage.

Pour protester contre ces arrestations, "une manifestation violente" a été organisée par des habitants, qui sont fréquemment victimes des dégâts commis par les hippopotames sur les cultures et le bétail, a expliqué à l'AFP un autre habitant d'Ayorou, Amadou.

Située sur les berges du fleuve Niger, à 200 km de Niamey, Ayorou a été la perle du tourisme nigérien grâce à sa forte concentration d'hippopotames. En mai, des chefs coutumiers ont déjà alerté sur les dégâts causés par des hippopotames et qui compromettent les récoltes et la navigation sur le fleuve.

Face à l'inertie des autorités locales, des victimes se font parfois justice elles-mêmes, en abattant les animaux envahisseurs.

"Il faut que l'Etat leur trouve une réserve (...) ou nous-mêmes nous allons les diminuer", a prévenu Zariya Issaka, le chef local des pêcheurs sur la radio Kalangou.

Des troupeaux d'hippopotames, à la recherche d'herbes fraîches ou d'eaux profondes, s'aventurent régulièrement jusque près de la capitale, Niamey, et y sèment souvent la panique.

En 2014, douze écoliers - sept filles et cinq garçons âgés de 12 à 13 ans - avaient été tués dans l'attaque d'une pirogue par un hippopotame sur le fleuve Niger, à Liboré, une bourgade près de Niamey. L'animal responsable de la tragédie a ensuite été abattu par les agents de l'Environnement.

En 2013, un hippopotame avait été abattu par balles par ces agents, après avoir mortellement mordu un adolescent à Niamey.

Lorsqu'ils sont accompagnés de bébés, les hippopotames sont plus agressifs et s'attaquent même aux vaches qui viennent brouter sur les rives du Niger, selon un spécialiste.

Avec AFP

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