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Un responsable syndical arrêté en Guinée


La police anti-émeute intervient dans un quartier de Conakry, en Guinée, le 21 novembre 2017.
La police anti-émeute intervient dans un quartier de Conakry, en Guinée, le 21 novembre 2017.

Un dirigeant syndical guinéen a été interpellé dimanche dans la région minière de Boké (nord-ouest) et inculpé mardi pour notamment "incitation à la révolte".

Sidiki Mara, secrétaire-général adjoint de l'Union générale des travailleurs de Guinée (UGTG), a été interpellé dans cette zone riche en bauxite alors qu'il effectuait une tournée pour "syndiquer les travailleurs afin d'ouvrir leurs yeux sur tout ce qui se passe au niveau de leurs entreprises", a expliqué un responsable de la centrale syndicale s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Conduit à Conakry, il a été entendu mardi pendant trois heures, dans les locaux du tribunal de première instance de Dixinn, dans la banlieue de la capitale, par un procureur, Sékouba Condé, et par un juge d'instruction, selon un correspondant de l'AFP.

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Le procureur lui a ensuite signifié son inculpation puis M. Mara a été transféré à la prison centrale de la Conakry, selon la même source.

Le responsable syndical est inculpé de "trouble à l'ordre public", "incitation à la révolte" et de "présomption grave de manifestations illicites dans les extensions d'une société minière ou portuaire", a précisé son avocat, Paul Yomba Kourouma.

Me Kourouma a dénoncé une intervention directe du président guinéen Alpha Condé, qui selon l'avocat avait fustigé un "syndicaliste qui sème la pagaille à Boké" et annoncé qu'il allait "donner des instructions afin qu'il soit mis hors d'état de nuire".

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Boké est au coeur d'un bassin minier essentiel pour l'économie de ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest. Plusieurs multinationales, dont la SMB (Société minière de Boké), GAC (Global alumina corporation), Alufer et la CBG (Compagnie des bauxites de Guinée) y exploitent l'une des plus importantes réserves de bauxite au monde, principal minerais permettant la production d'aluminium.

La région, à quelque 300 km au nord-ouest de Conakry, est régulièrement le théâtre de manifestations violentes. En septembre, des centaines de jeunes gens avaient manifesté à Boké et dans des localités voisines pour protester contre le manque d'eau et d'électricité, pillant des édifices publics. Ces heurts avaient fait deux morts et des dizaines de blessés.

Avec AFP

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