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Un responsable jihadiste et deux civils tués dans une frappe française au Mali


Des soldats français de l'opération Barkhane patrouillent à Timbamogoye, Mali, 10 mars 2016.
Des soldats français de l'opération Barkhane patrouillent à Timbamogoye, Mali, 10 mars 2016.

L’un des principaux responsables du groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Mohamed Ag Almouner, et deux civils ont été tués dans une opération de l'armée française dimanche dans la région de Ménaka, dans le nord du Mali, a annoncé lundi à Paris l'état-major français.

"Les commandos déployés (au sol après une frappe aérienne) ont constaté la mort de Mohamed Ag Almouner et d’un membre de sa garde rapprochée", selon un communiqué.

Il s'agit d'un des "lieutenants du chef de l'EIGS" dans le secteur de Ménaka, frontalier avec le Niger, a précisé le porte-parole de l'état-major, le colonel Patrik Steiger, à l'AFP. Il se trouvait dans un campement isolé à 50 km au sud-ouest de la ville, a-t-il ajouté.


Le groupe EIGS, actif dans la "zone des trois frontières" (Mali, Burkina Faso et Niger), est dirigé par Adnane Abou Walid Sahraoui, un transfuge d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a aussi codirigé le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), un groupe islamiste malien.

Les commandos français ont "découvert que deux civils, une femme et un adolescent, avaient également été tués et qu’un membre du groupe terroriste ainsi que deux autres civils avaient été blessés", a ajouté l'état-major.

"Le lien entre les civils et le chef jihadiste reste à définir", de même que la raison pour laquelle ils se trouvaient là, a noté le colonel Steiger.

Les blessés ont été pris en charge par les équipes médicales de l'armée française déployées sur place.

L'état-major a exprimé ses "regrets" et présenté ses condoléances aux familles et aux proches des deux victimes. Une investigation est en cours "pour déterminer comment des civils ont été atteints lors de cette frappe", a-t-il annoncé.

"Les critères français d’ouverture du feu sont particulièrement stricts et visent à éviter les pertes civiles", a-t-il assuré.

"Chaque préparation de mission fait l’objet d’un recueil et d’une analyse d’un maximum de renseignements de façon à limiter le niveau de risque des opérations", a-t-il ajouté.

"La présence avérée de civils à proximité de l'objectif aurait entraîné l’annulation de la mission", a insisté l'état-major.

L’opération, déclenchée dans la nuit de dimanche à lundi, a consisté en une frappe aérienne par deux avions Mirage 2000 sur la position du groupe jihadiste, suivie d’une action au sol pour saisir la position.

Quelque 4.000 soldats français sont déployés sur cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad) dans le cadre de l'opération antiterroriste Barkhane.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui ont été en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature d'un accord de paix avec l'ex-rébellion à dominante touareg censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

L'EIGS a revendiqué une série d'attaques, notamment celle qui a coûté la vie à quatre membres des forces spéciales américaines et quatre soldats nigériens en octobre 2017 au Niger.

Avec AFP

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