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Un influent général sud-soudanais accuse le président de "nettoyage ethnique"


Le président Salva Kiir participe à la 28e Session de l'assemblée du l'Union africaine dans la capitale éthiopienne, Addis Ababa, le 30 janvier 2017.
Le président Salva Kiir participe à la 28e Session de l'assemblée du l'Union africaine dans la capitale éthiopienne, Addis Ababa, le 30 janvier 2017.

Un influent général sud-soudanais a démissionné en accusant le président Salva Kiir de mener un "nettoyage ethnique" dans ce pays en guerre, selon la lettre de démission.

Le général Thomas Cirillo Swaka, numéro deux de la division logistique au sein de l'état-major, affirme avoir "perdu patience vis-à-vis de la conduite du président et commandant en chef, du chef d'état-major et d'autres officiers supérieurs", issus de l'ethnie dinka, selon la lettre datée de samedi.

Le président et ces officiers de la SPLA - l'armée gouvernementale - "ont systématiquement torpillé" un accord de paix signé en août 2015, estime le général, membre de l'ethnie bari, réputé influent et respecté par les partenaires étrangers du Soudan du Sud.

Ils ont également cherché "à mettre en oeuvre l'agenda" d'un Conseil d'aînés de l'ethnie dinka - dont le président Kiir fait partie - à savoir le "nettoyage ethnique", le "déplacement forcé de population" et la "domination ethnique", assure le général, évoquant des crimes contre l'humanité.

Plusieurs sources ont assuré à l'AFP que le général Cirillo avait quitté le pays, sans pouvoir préciser sa destination.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile ayant fait des dizaines de milliers de morts et plus de 3 millions de déplacés, malgré le déploiement de quelque 12.000 Casques bleus.

Cette guerre, dans laquelle des atrocités ont été attribuées aux diverses parties au conflit, oppose principalement les troupes du président Kiir aux hommes de l'ancien vice-président Riek Machar, issu de l'ethnie nuer.

Les provinces d'Equatoria, d'où est originaire le général Cirillo, avaient été globalement épargnées par ces combats mais ces six derniers mois, elles ont été le théâtre de violences parmi les pires du pays.

L'armée gouvernementale, transformée peu à peu en armée "tribale" dinka par le président et son entourage, a participé à "des tueries systématiques, des viols de femmes et des incendies de villages, prétendant poursuivre des rebelles dans des villages pacifiques" à travers le pays, affirme l'officier.

M. Cirillo assure par ailleurs que les Dinka de la SPLA sont déployés "stratégiquement dans des zones non-dinka afin de mettre en place une politique d'occupation des terres" et "s'approprient les biens des autres gens". Les soldats membres d'autres ethnies sont eux "délibérément négligés et ne sont pas déployés".

Des experts de l'ONU rapportaient début décembre qu'un "nettoyage ethnique" était en cours dans plusieurs régions du Soudan du sud, pointant du doigt les exactions des soldats gouvernementaux.

Avec AFP

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