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Un groupe anti-chiite dit avoir perpétré l’attentat de Quetta avec le groupe Etat Islamique


Familles des victimes tuées dans une attaque contre l'Académie de police, à Quetta, au Pakistan, le 25 octobre 2016.
Familles des victimes tuées dans une attaque contre l'Académie de police, à Quetta, au Pakistan, le 25 octobre 2016.

Un groupe extrémiste pakistanais a déclaré s'être associé à l'organisation Etat islamique pour organiser l'assaut meurtrier contre une école de police à Quetta cette semaine.

Les autorités ont attribué l'attaque contre le Collège de police du Baloutchistan, qui a fait 61 morts dans la nuit de lundi à mardi, à la faction Al-Alami du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe anti-chiite qui s'en prend également ces dernières années au gouvernement pakistanais.

Cette attaque a également été revendiquée par les djihadistes de l'EI qui a publié les portraits de combattants présentés comme les auteurs de l'attaque.

"Daech (l'EI) et nous avons mené conjointement l'attaque", a déclaré à l'AFP par téléphone un porte-parole du LeJ Al-Alami, Ali bin Sufyan.

Il a néanmoins précisé: "Nous n'avons pas d'alliance avec Daech, mais ceci fait partie de notre stratégie d'être soutenus et de soutenir toutes les forces qui travailleront contre les Etats-Unis et leurs alliés".

"Le Pakistan en est un et nous continuerons à mener de telles attaques contre les forces pakistanaises à l'avenir", a-t-il menacé.

Il s'est notamment dit prêt "à travailler avec tous les groupes au Pakistan, qu'ils appartiennent à Al-Qaïda ou à l'EI".

Le LeJ est allié au mouvement des talibans pakistanais (TTP) qui ont de leur côté prêté allégeance à Al-Qaïda, leur principal bailleur de fonds au début de leur insurrection.

Les autorités pakistanaises ont mené de vastes opérations militaires ces deux dernières années dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, diminuant les capacités de nuisance des groupes islamistes armés.

L'armée pakistanaise a reconnu pour la première fois le mois dernier une présence de l'EI dans le pays, tout en assurant avoir arrêté des centaines de ses partisans et empêché toute attaque majeure.

Le Lashkar-e-Jhangvi, avec son idéologie anti-chiite, semble un allié naturel pour l'EI au Pakistan.

Selon des responsables, les premiers Pakistanais à se rendre en Syrie après la création du "califat" de l'EI étaient des combattants du LeJ.

La première attaque revendiquée par l'EI au Pakistan, visant un bus de chiites ismaéliens en mai 2015, avait été planifiée depuis la Syrie par un ex-membre de l'aile politique du LeJ, Sipah-e-Sahaba (SSP), avait affirmé en 2015 un élu pakistanais, Rehman Malik, devant une commission parlementaire.

Fondé en 1996, le LeJ s'est rapproché d'Al-Qaïda après avoir été interdit en 2001, et la plupart de ses dirigeants ont été tués ou arrêtés ces deux dernières années.

Selon une source officielle à Quetta, son chef serait actuellement Shafeeq Mengal, un Baloutche issu d'une famille de politiciens, qui avait initialement formé un groupe combattant les séparatistes baloutches.

Avec AFP

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