Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Un gouverneur limogé après l'agression d'un avocat au Tchad


Des magistrats tchadiens, N’Djamena, Tchad, 11 septembre 2017. (VOA/André Kodmadjingar)
Des magistrats tchadiens, N’Djamena, Tchad, 11 septembre 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Un gouverneur du sud du Tchad accusé d'avoir ordonné des violences fin mai contre un avocat et ses clients relaxés a été démis de ses fonctions, selon un décret présidentiel.

Ce décret met fin aux fonctions du gouverneur du Logone Oriental (sud), Adam Nouki Charfadine, qui sera remplacé par Ahmat Taha Ahmat.

Une mission d'enquête du ministère de la justice était arrivée le 28 mai à Doba, chef-lieu de la région, afin d'établir les responsabilités d'un incident survenu six jours plus tôt dans cette ville, qui a entraîné un mouvement de contestation national au sein du système judiciaire tchadien.

>> Lire aussi : L'ex-directeur de cabinet de Déby aux arrêts

L'avocat Me Doumra Manassé s'est dit victime de tirs par des gendarmes sur sa voiture alors qu'il transportait trois clients relaxés. Ses trois clients ont ensuite été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba, selon lui.

"Nous exigeons que le commandant de la légion de la gendarmerie et que le gouverneur puissent être destitués et mis à la disposition de la justice", avait déclaré à l'AFP fin mai Me Manassé, qui estime qu'ils ont été les commanditaires de son agression et de celle de ses clients.

D'après les conclusions de la mission d'enquête, "il est clairement demandé le départ du gouverneur et du commandant de la légion de la gendarmerie" de Doba, a indiqué à l'AFP une source ministérielle sous couvert d'anonymat.

Une grève des magistrats a débuté le 28 mai en soutien à Me Manassé et pour protester contre tout type d'ingérence des forces de l'ordre dans les locaux de la justice au Tchad.

Les magistrats ont été rejoints le 31 mai par les avocats, les huissiers et les notaires, qui avaient lancé leur mot d'ordre de grève jusqu'à mercredi, mais il a été reconduit.

Le Tchad connaît depuis fin mai une grève de la fonction publique massivement suivie, bloquant hôpitaux, écoles et ministères. Les fonctionnaires réclament toujours le paiement de leurs primes et indemnités, coupés de leur paye depuis le début de l'année 2018.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG