Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

La Banque centrale s'inquiète d'indicateurs "effrayants" en Tunisie


Des Tuniens dans la vieille ville de Tunis, le 12 décembre 2015.
Des Tuniens dans la vieille ville de Tunis, le 12 décembre 2015.

La Banque centrale de Tunisie (BCT) s'est dite inquiète d'une situation économique marquée par certains indicateurs "effrayants", en défendant sa récente décision d'augmenter son taux directeur.

"L'inflation est en train de monter à des niveaux anormaux. On a longtemps vécu avec des taux d'inflation à 2-3% puis on est passés à 4-5%, soit à un nouveau palier. Aujourd'hui, nous sommes à 7,1%", a déclaré le nouveau gouverneur de la BCT, Marouane El Abassi, lors d'une conférence de presse.

"Si nous ne prenons pas des mesures, on atteindra un autre palier", a-t-il ajouté, en disant craindre l'entrée dans "une inflation incontrôlée".

>> Lire aussi : L'état d'urgence prolongé jusqu'à la fin de l'été en Tunisie

Or "la stabilité des prix est l'objectif premier et majeur de n'importe quelle Banque centrale" et c'est pourquoi "des décisions parfois douloureuses mais nécessaires" doivent être prises, a-t-il souligné en référence à la hausse du taux directeur de 75 points de base à 5,75%.

La BCT avait annoncé cette hausse lundi soir pour "faire face à des risques réels d'une poursuite de l'inflation (en 2018), préserver le pouvoir d'achat des citoyens et favoriser les conditions d'une croissance saine".

Le déficit courant a lui dépassé les 10% en 2017, "une première" a précisé lors de la même conférence de presse Mourad Abdesselem, un haut responsable de la Banque.

"Pour moi, en tant qu'économiste, ce sont des chiffres effrayants", a affirmé le gouverneur de la BCT, en rappelant que le déficit commercial avait lui aussi atteint des chiffres record.

Après plusieurs années de morosité, la Tunisie a enregistré un taux de croissance de 2% en 2017, et le gouvernement vise 3% cette année.

Malgré la réussite de sa transition démocratique après la chute de la dictature en 2011, le pays n'est pas parvenu à faire redémarrer son économie.

En difficulté financière, notamment du fait de la crise du secteur touristique après une série d'attentats en 2015, il a obtenu en 2016 un prêt de 2,4 milliards d'euros sur quatre ans du Fonds monétaire international (FMI).

En échange, le gouvernement tunisien s'est engagé à une réduction du déficit public et à des réformes économiques.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG