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Trump reçoit le président sud-coréen avant le sommet historique avec Kim Jong Un


Le président Donald Trump, à gauche, et son homologue sud-coréen Moon Jae-in, lors d'une conférence de presse conjointe à la Maison bleue à Séoul, en Corée du Sud, mardi 7 novembre 2017. (AP Photo / Andrew Harnik)
Le président Donald Trump, à gauche, et son homologue sud-coréen Moon Jae-in, lors d'une conférence de presse conjointe à la Maison bleue à Séoul, en Corée du Sud, mardi 7 novembre 2017. (AP Photo / Andrew Harnik)

Le président américain Donald Trump reçoit mardi son homologue sud-coréen Moon Jae-in pour évoquer le sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un sur lequel flotte désormais un parfum d'incertitude.

A trois semaines du rendez-vous historique de Singapour, dont le déroulement reste entouré d'un épais mystère, le locataire de la Maison Blanche compte sur celui de la "Maison Bleue" pour l'aider à décrypter les intentions exactes de l'homme fort de Pyongyang.

Au cœur des débats, la question de dénucléarisation, que Washington veut "complète, vérifiable et irréversible" et sur laquelle le Nord n'a pas véritablement dévoilé son jeu.

MM. Trump et Moon, qui ont échangé par téléphone au cours du week-end, se retrouveront en milieu de journée dans le Bureau ovale.

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Interrogé sur d'éventuels états d'âme du président sur son tête-à-tête à venir, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a botté en touche: "Pour le moment, c'est toujours prévu. Si cela change, vous serez informés".

Le climat est loin de la forme d'euphorie qui a flotté dans les semaines suivant l'annonce, le 8 mars, d'un accord de principe pour un face-à-face, longtemps inimaginable, entre le président des Etats-Unis et l'héritier de la dynastie des Kim, qui règne sur la Corée du Nord depuis plus d'un demi-siècle.

Prenant nombre d'observateurs --et semble-t-il M. Trump lui-même-- par surprise, le régime est brutalement revenu la semaine dernière à sa rhétorique belliqueuse traditionnelle.

- Frontière "poreuse" avec la Chine -

Le vice-président Mike Pence a assuré que M. Trump était prêt à quitter les pourparlers s'il lui semblait qu'ils ne donneraient pas de résultats. "Ce serait une grave erreur pour Kim Jong Un de penser qu'il pourrait se jouer de Donald Trump", a-t-il dit.

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S'il a dans un premier temps opté, en public, pour un ton plutôt apaisant en évoquant sa rencontre inédite avec l'homme fort de Pyongyang, de près de 40 ans son cadet, le président américain a récemment abandonné les superlatifs et les promesses de "bonnes nouvelles pour le monde".

Celui qui louait depuis plusieurs semaines l'attitude de la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, s'est ouvertement inquiété lundi qu'elle ne lâche trop de lest, trop vite.

"La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu'à ce qu'un accord soit conclu", a-t-il tweeté, témoignant de son agacement. "J'entends dire que la frontière est devenue bien plus poreuse récemment et que plus de choses ont réussi à passer à l'intérieur".

Selon un sondage du Pew Center réalisé fin avril, plus de deux Américains sur trois sont favorables à des discussions directes entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Mais seuls 38% d'entre eux pensent que le régime de Pyongyang est sérieux dans sa volonté de répondre aux préoccupations de la communauté internationale sur son programme nucléaire.

- "Cette fois, c'est différent" -

Pour Cho Yoon Je, ambassadeur de Corée du Sud aux Etats-Unis, dire que l'histoire des négociations avec la Corée du Nord se répète sans fin est une analyse tentante, mais erronée.

"Cette fois, c'est différent", avance-t-il dans une tribune publiée dans le Washington Post, insistant sur "l'espoir que Kim choisisse une autre voie que celle de son père et de son grand-père".

Avant l'arrivée de M. Moon à la Maison Blanche, l'organisation Human Rights Watch a exhorté les deux dirigeants à ne pas passer sous silence la situation "effroyable" des droits de l'homme en Corée du Nord.

"Au moment où M. Trump se prépare à rencontrer Kim Jong Un pour parler d'armes nucléaires, il est important de se souvenir que ces armes ont été construites par des gens vivant dans un Etat totalitaire qui limite toutes les libertés fondamentales, a créé un goulag avec travaux forcés et ne peut répondre aux besoins nutritionnels élémentaires de son peuple", a déclaré Brad Adams, directeur Asie de l'ONG.

Quelques heures avant la rencontre Trump-Moon, des journalistes étrangers sont partis depuis Pékin pour la Corée du Nord où ils doivent assister à la destruction de son site d'essais nucléaires, une promesse vue comme un geste de bonne volonté même si les spécialistes sont divisés sur le fait de savoir si le site sera vraiment rendu inutilisable.

Punggye-ri a été le théâtre des six essais nucléaires menés par Pyongyang. Le dernier en date, le plus puissant à ce jour, a eu lieu en septembre et aurait concerné une bombe à hydrogène.

Avec AFP

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