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Trump en Corée du Sud pour l'étape sensible de sa tournée asiatique


Donald Trump et Melania Trump, à leur arrivée à la base aérienne d'Osan, près de Séoul, Corée du Sud, le 7 novembre 2017.
Donald Trump et Melania Trump, à leur arrivée à la base aérienne d'Osan, près de Séoul, Corée du Sud, le 7 novembre 2017.

Donald Trump est arrivé mardi en Corée du Sud pour une deuxième étape sensible de sa tournée asiatique, promettant en dépit de divergences marquées avec Séoul sur le dossier nucléaire nord-coréen, de "régler tout ça".

La Corée du Nord était déjà au coeur de l'escale japonaise de son marathon asiatique, au moment où les tensions sont particulièrement élevées sur la péninsule divisée.

Mais si le bouillant président américain a plusieurs fois affiché sa proximité avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, ses relations avec le président sud-coréen de centre-gauche Moon Jae-In ont jusqu'à présent été beaucoup moins chaleureuses.

L'avion présidentiel Air Force One s'est posé peu avant 12H30 (03H30 GMT) sur le tarmac de la base aérienne d'Osan, près de Séoul, où M. Trump et son épouse Melania ont été accueillis par la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-Wha.

"Je me prépare à partir pour la Corée du Sud et des réunions avec le président Moon, un homme de valeur", avait déclaré un peu plus tôt M. Trump dans un tweet au Japon. "On va régler tout ça."

Un message apparaissant beaucoup plus mesuré qu'un précédent tweet, quand il avait accusé en septembre M. Moon, partisan d'un dialogue avec Pyongyang, de défendre une politique "d'apaisement" vouée à l'échec.

Cette pique avait été mal perçue à Séoul, en ce qu'elle assimilait M. Moon à un Neville Chamberlain des temps modernes, en référence à l'artisan de la politique britannique d'apaisement vis-à-vis d'Adolf Hitler à la fin des années 1930.

Le président américain effectue cette première visite officielle en Corée du Sud - qui se termine mercredi - après des mois de dégradation du climat sur la péninsule.

Insultes

En cause l'intensification des programmes militaires de Pyongyang, qui a réalisé en septembre son sixième essai nucléaire -le plus puissant à ce jour- et testé plusieurs missiles potentiellement susceptibles d'atteindre le territoire américain.

La surenchère verbale et des échanges d'insultes entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un ont également contribué à la montée des tensions.

Lundi, M. Trump a pu s'assurer du soutien total du Japon à sa politique nord-coréenne, qui défend l'idée que "toutes les options sont sur la table" vis-à-vis de Pyongyang.

"Les essais nucléaires illégaux et les tirs de missiles balistiques scandaleux (...) sont une menace pour la paix internationale et la stabilité", a martelé lundi M. Trump lors d'une conférence de presse commune avec M. Abe.

"L'heure de la patience stratégique est révolue", a lancé le président américain, en référence à la doctrine de son prédécesseur démocrate Barack Obama.

Après un dimanche détendu et agrémenté d'une partie de golf avec M. Abe, M. Trump a aussi rencontré lundi, avec son épouse Melania, l'empereur et l'impératrice, ne tarissant pas d'éloge sur la qualité des liens avec l'archipel.

Les relations personnelles sont beaucoup plus fraîches entre M. Trump et M. Moon, un ancien avocat spécialisé dans les droits de l'Homme qui a succédé cette année à la présidente conservatrice destituée Park Geun-Hye, qui défendait aussi une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang.

'Bombes rhétoriques'

Moon Jae-In a demandé aux Etats-Unis qu'aucune intervention militaire contre Pyongyang ne se fasse sans le consentement préalable d'une capitale sud-coréenne inquiète de se savoir à portée de l'artillerie nord-coréenne.

La Corée du Sud n'en a pas moins déroulé le tapis rouge pour M. Trump. L'enjeu, pour Séoul, est d'obtenir des assurances sur la solidité de l'alliance bilatérale, en dépit de la personnalité d'un président américain qui avait promis "le feu et la colère" à Pyongyang.

La population sud-coréenne est divisée face à Donald Trump, qui est l'objet de manifestations de sympathie et de défiance depuis ce week-end à Séoul.

"Les Coréens ont beau être calmes au sujet de la guerre des mots entre Trump et Kim, nous chérissons nos vies autant que les Américains chérissent la leur et la perspective d'une guerre nous effraie", observait mardi dans un éditorial le Korea Times.

Avant d'ajouter au sujet du président américain: "Ses +bombes rhétoriques+ disent tout."

De l'autre côté de la Zone démilitarisée (DMZ), située à quelques dizaines de kilomètres seulement de Séoul, la Corée du Nord a d'ores et déjà donné le ton: par la voix du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, elle a qualifié M. Trump de "vieil homme fou de la Maison Blanche".

Le président américain fera d'abord étape au Camp Humphreys, QG des 28.500 militaires américains stationnés dans le pays, à environ 90 km au sud de la capitale.

Il participera ensuite à la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne, à un sommet avec M. Moon avant un dîner d'Etat.

Il s'exprimera mercredi devant les parlementaires sud-coréens mais fera l'impasse sur la visite de la DMZ, pourtant un passage -quasi- obligé de tous les présidents américains.

Depuis la visite de Ronald Reagan sur place en 1983, seul George H.W. Bush n'a pas effectué ce déplacement qui donne toujours lieu à des images fortes.

Avec AFP

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