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Trois personalités rwandaises, arrêtées pour « menace » contre l'État


RSF rappele que le Rwanda est très mal noté l’édition 2014 du Classement de la liberté de la presse établi par l’ONG
RSF rappele que le Rwanda est très mal noté l’édition 2014 du Classement de la liberté de la presse établi par l’ONG
Trois Rwandais, dont un journaliste pour une radio chrétienne et un musicien, ont été arrêtés pour « menace » contre l'État.

Cassien Ntamuhanga, un reporter de la radio Amazing Grace, qui avait été porté disparu le 7 avril, le musicien Kizito Mihigo et le soldat démobilisé Jean Paul Dukuzumuremyi ont été arrêtés, d’après un communiqué de la police rwandaise, publié sur le site du gouvernement.

Le communiqué précise que les trois hommes étaient impliqués dans l'organisation d'un attentat contre l'État, en collaboration avec le Congrès National Rwandais (RNC), parti d'opposition en exil. Ils sont aussi accusés d’avoir « collaboré depuis un certain temps avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) », le groupe rebelle hutu rwandais en exil en République démocratique du Congo (RDC) et dont des membres sont accusés d'avoir participé activement au génocide contre les Tutsis en 1994 au Rwanda.

Selon la police rwandaise, « Mihigo, Ntamuhanga et Dukuzumuremyi sont sous enquête pour implication dans l'organisation d'une attaque terroriste contre le Rwanda ». Et d’ajouter que les trois hommes planifiaient de « renverser le gouvernement par la violence, d'assassiner des membres du gouvernement» et qu'ils auraient « participé activement à un réseau ayant mené plusieurs attaques à la grenade ».

D’après Damas Gatare, porte-parole de la police, les preuves incluent des grenades, des aveux et des confessions obtenues des complices des trois hommes.

Par contre, l’ONG Reporters Sans Frontières offre une version très différente de la disparition de M. Ntamuhanga, et des motifs qui auraient pu conduire à son arrestation. M. Ntamuhanga aurait disparu le 7 avril alors qu’il quittait le Stade Amahoro à l’issue des commémorations des 20 ans du génocide des Tutsis, a précisé RSF sur son site Internet.

« Le journaliste a téléphoné à son petit frère pour lui dire qu’il le retrouverait en ville. Il n’a pas été revu ». Dans la nuit du 7 au 8 avril, poursuit RSF, « les gardes de la radio ont vu un individu garer brusquement la voiture du journaliste devant les locaux de la radio avant de quitter les lieux rapidement sur une moto qui l’attendait ».

Selon RSF, M. Ntamuhanga « avait été questionné à plusieurs reprises par des hommes du renseignement militaire au cours des dernières semaines. Ceux-ci cherchaient des informations sur l’un de ses anciens collègues journalistes qui a fui le Rwanda il y a plusieurs années et continue d’être actif dans une radio d’opposition en ligne ».

Et l’ONG de rappeler que le Rwanda est très mal noté l’édition 2014 du Classement de la liberté de la presse établi par l’ONG, vu qu’il occupe la 162e place sur 180 pays.
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