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Trois présumés partisans de Gülen expulsés du Gabon


Le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être l'autre de la tentative de coup d'Etat, Saylorsburg, le 17 juillet 2016
Le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être l'autre de la tentative de coup d'Etat, Saylorsburg, le 17 juillet 2016

Trois partisans présumés de Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué de 2016, ont été ramenés en Turquie par les services secrets turcs après avoir été arrêtés au Gabon, ont indiqué leurs avocats et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Trois importants (gulénistes) du Gabon ont été livrés à notre pays", a déclaré le président Erdogan lors d'un discours devant son parti au Parlement.

Les trois hommes ont été ramenés en Turquie depuis Libreville à bord d'un avion privé par les services secrets turcs, avait précisé un peu plus tôt l'agence étatique turque Anadolu.

"Ils ont été arrêtés le 15 mars à Libreville. Ils ont été détenus pendant 23 jours sans que les avocats aient pu avoir accès au dossier et sans qu'ils ne sachent ce qui leur était reproché", a affirmé à l'AFP à Libreville un de leurs avocats, dénonçant un "traitement inhumain et dégradant".

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Les trois hommes, qui travaillaient pour l'école internationale La Lumière à Libreville, ont été expulsés avec leurs familles, selon leurs avocats, qui dénombrent au total 13 personnes transférées en Turquie.

"Nous ne sommes pas capables de dire précisément ce qui justifiait leur détention et ce qui a prévalu à leur expulsion barbare", déplore un deuxième avocat de la défense dans la capitale gabonaise. "Malheureusement on peut observer que sur ce coup les autorités gabonaises étaient sous la dictée des pratiques et de la volonté des autorités turques".

Par ailleurs, un franco-turc a également été entendu dans le cadre de cette affaire, selon des sources proches de l'enquête à Libreville.

Les trois hommes ramenés du Gabon sont poursuivis en Turquie pour "appartenance à une organisation terroriste armée", précise Anadolu.

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L'un d'eux est accusé d'avoir été responsable des transferts d'argent en provenance d'Europe et vers l'Afrique pour le compte des réseaux gulénistes, dont l'un des principaux leviers d'influence consiste en un vaste réseau d'écoles, particulièrement actives en Afrique et en Asie centrale.

Depuis la tentative de coup d'Etat menée dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, les autorités turques traquent sans relâche les partisans présumés du prédicateur Gülen, qui réside depuis vingt ans aux Etats-Unis d'où il dément toute implication dans le putsch manqué.

Le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a annoncé la semaine dernière que, depuis la tentative de coup d'Etat, les services secrets turcs (MIT) avaient ramené "80 (partisans de Gülen) dans 18 pays différents et les ont ramenés en Turquie".

Fin mars, le MIT a ramené en Turquie cinq enseignants et un médecin turcs vivant au Kosovo au cours d'une opération secrète qui a provoqué une crise politique à Pristina, où les médias dénoncent un "enlèvement".

"Nous en avons reçu six du Kosovo, trois du Gabon. Nos services de renseignements les pourchassent. Voyons d'où sortiront les prochains", a affirmé M. Erdogan mardi.

Avec AFP

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