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Des ONG dénoncent les tortures et détentions arbitraires d’opposants à Brazzaville


Les forces de police devant le domicile de Blanchard Oba, président de l'IDC au centre-ville de Brazzaville, le 3 octobre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Les forces de police devant le domicile de Blanchard Oba, président de l'IDC au centre-ville de Brazzaville, le 3 octobre 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Les organisations des droits de l’homme dénoncent le silence de la communauté internationale sur les violations au Congo.

Amnesty International et quatre organisations de défense des droits humains congolaises (Adhuc, Tournons la page, Redhac et la Commission Justice et Paix Pointe Noire) exigent, dans une déclaration, une enquête sur les tortures des opposants et autres activistes dont elles se disent aussi victimes.

Elles exigent en même temps la libération de toutes les personnes arbitrairement arrêtées et détenues.

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Selon elles, plus de 60 activistes politiques et opposants ont été arrêtés, inculpés et subissent des tortures depuis 2015.

"Les autorités congolaises ne se limitent pas seulement aux arrestations arbitraires des opposants et activistes ; elles vont jusqu’à les torturer et leur infliger des traitements inhumains et dégradants dont certains gardent encore les séquelles", indique Balkissa Idé Siddo, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

Au nombre de 40 cas d’activistes politiques arrêtés entre octobre 2015 et décembre 2016 pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique, les organisations des droits de l’homme citent celui de l’opposant Paulin Makaya, président du parti politique Unis pour le Congo (UPC).

M. Makaya a, selon les organisations signataires du document, été condamné à deux ans de prison pour avoir participé à une manifestation contre la modification de la constitution.

Bien que l’opposant Makaya ait fini de purger sa peine depuis novembre 2017, les autorités ont refusé de le libérer, l’inculpant début janvier de cette année, pour de nouvelles infractions d’atteinte à la sécurité nationale et de “complicité de possession illégale d’armes et munitions de guerre”, rapportent Amnesty et les quatre ONG congolaises.

Plus de 20 leaders et membres de partis d’opposition ont inculpés et arrêtées après les élections présidentielles du 20 mars 2016 pour “incitation aux troubles à l’ordre public”.

Pour les défenseurs des droits de l’homme, leur arrestation et inculpation s’est faite sur la base des dispositions de la loi nationale sur les partis politiques, mais en contradiction avec les textes internationaux et régionaux signés par le Congo.

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Au moins 16 d’entre eux sont demeurent en prison, précisent les organisations signataires du document obtenu par VOA Afrique.

Des membres de partis politiques tels que la Convention pour l’action, la démocratie, et le développement (CADD) dont son président André Okombi Salissa sont parmi les 16.

L’opposant Okombi Salissa a été arrêté en janvier 2017 et inculpé pour “atteinte à la sûreté intérieure” et “détention illégale d’armes de guerre”. Il est toujours en détention de même que des responsables de campagne et soutiens politiques du candidat Jean-Marie Michel.

>> Lire aussi : Les ONG dénoncent les violations des droits humains à Brazzaville

Avant cela, M. Okombi Salissa avait été contraint, depuis avril 2016, à la clandestinité après avoir déclaré publiquement qu'il ne reconnaissait pas les résultats de l’élection présidentielle.

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