Les extrémistes à l’intérieur même des États-Unis sont de plus en plus nombreux, ont déclaré mercredi plusieurs hauts responsables de l’administration Obama.
Lors d’audiences au Sénat, le directeur du Centre national de la lutte anti terroriste, Michael Leiter, s’est certes félicité de ce que la menace présentée par Al-Qaïda au Pakistan, pays où l’on pense qu’Oussama ben Laden se terre, soit moindre comparée à ce qu’elle était en septembre 2001, date des attentats de New York et Washington.
Le réseau terroriste est au niveau le plus bas sur le plan organisationnel, a-t-il dit. Néanmoins, Al-Qaïda a prouvé à de nombreuses reprises sa capacité à se regrouper, et demeure un ennemi capable et déterminé.
Entre-temps, la menace terroriste s’est diversifiée, a ajouté M. Leiter.
La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, également présente à ces audiences au Sénat, a exprimé le même avis. « La menace terroriste se diversifie du point de vue des sources, des tactiques et des cibles » a-t-elle dit.
Joseph Lieberman du Connecticut, président de la Commission de la sécurité intérieure du Sénat, a souligné que le nombre d’attaques terroristes perpétrées par des extrémistes islamiques a nettement augmenté en 2009, dont la fusillade à Fort Hood aux États-Unis par l’officier Nidal Malik Hasan, qui a fait 13 morts et 43 blessés, soit la plus grande tuerie jamais perpétrée sur une base de l'armée américaine.
Susan Collins, sénatrice du Maine, a tiré la sonnette d'alarme sur la multiplication des petits attentats. « Je suis convaincue que les terroristes commencent à concentrer leurs efforts sur des attaques de moindre envergure, avec des armes de poing et des explosifs tels que ceux utilisés à Fort Hood dans l’Arkansas et en Inde », a affirmé Mme Collins.
Quant au patron du FBI, la police fédérale, Robert Mueller, il s’inquiète du terrorisme endogène, les extrémistes à l’intérieur du pays s'étant multipliés, et devenant plus difficiles à détecter.
« Immédiatement après les attentats du 11 septembre, les complots et projets d’Al-Qaïda se sont concentrés sur les moyens d’utiliser des personnes originaires du Proche-Orient ou d'Asie du Sud pour leurs attaques. Depuis 2006, Al-Qaïda cherche par contre à recruter des Américains ou des Occidentaux capables d’échapper aux mesures de sécurité renforcées » a expliqué M. Mueller.
Les responsables de l’administration Obama ont également souligné la nécessité pour leurs agences de coopérer dans la lutte contre le terrorisme international, tout en évoquant la menace posée par le Web, qui facilite les contacts entre terroristes et extrémistes aux États-Unis et à l’étranger.