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Tensions chez les démocrates à la veille du sacre de Clinton à Philadelphie


Un militant d'Hillary Clinton porte un tee-shirt "Nous sommes avec elle" lors de la préparation pour la convention démocrate à Philadelphie, Pennsylvanie, le 24 juillet 2016.
Un militant d'Hillary Clinton porte un tee-shirt "Nous sommes avec elle" lors de la préparation pour la convention démocrate à Philadelphie, Pennsylvanie, le 24 juillet 2016.

Les démocrates tentaient dimanche de contenir l'onde de choc générée par les révélations sur des tentatives internes de déstabilisation de Bernie Sanders, à la veille de la convention à Philadelphie qui doit officiellement introniser Hillary Clinton comme candidate à la Maison Blanche.

La publication vendredi par Wikileaks de quelque 20.000 emails internes au parti démocrate révèle un possible biais de ses responsables en faveur d'Hillary Clinton pendant la campagne des primaires.

Victime des révélations, la présidente du comité national du parti démocrate, Debbie Wasserman-Schultz, a été écartée de la présidence de la convention et n'y prononcera plus de discours, a révélé dimanche un responsable démocrate cité par la CNN. "Elle a été mise en quarantaine", a affirmé un autre haut responsable.

Selon ces sources, cette décision vise à calmer les esprits et à éviter une situation chaotique à la convention parmi les soutiens du sénateur Sanders.

Pendant les primaires, ce dernier était furieux notamment contre Debbie Wasserman-Schultz, dont il a réclamé à plusieurs reprises la démission en l'accusant de favoritisme pour Hillary Clinton.

Il a réitéré cette demande dimanche matin, avant que ne filtre l'information de CNN tout en réaffirmant la nécessaire unité pour empêcher l'élection du républicain Donald Trump.

Justement placée sous le signe de l'unité, la convention s'ouvrira lundi, avec au programme des discours de la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et de Bernie Sanders, le sénateur du Vermont qui ferrailla avec Hillary Clinton jusqu'à la toute fin des primaires en juin et attendit le 12 juillet pour se rallier officiellement à elle.

Des ponts pas des murs

Les démocrates veulent que le contraste soit saisissant avec la convention d'investiture républicaine de la semaine dernière, où Donald Trump n'a pas réussi à apaiser les dissensions créées par sa victoire aux primaires.

"La semaine prochaine à Philadelphie, nous livrerons une vision très différente de notre pays", a promis Hillary Clinton, 68 ans, lors d'un meeting samedi à Miami avec son colistier fraichement nommé, le sénateur de Virginie Tim Kaine, 58 ans. "Nous construirons des ponts, pas des murs, nous épouserons la diversité qui a fait la grandeur de notre pays".

Tout ce que le parti démocrate compte d'étoiles montantes et de poids lourds, notamment le président Barack Obama et l'ancien président Bill Clinton, s'exprimeront au fil des quatre jours à la tribune de la convention, qui se tiendra dans la salle de hockey et de basket Wells Fargo Center.

Comme à Cleveland pour les républicains, les forces de l'ordre ont commencé à enserrer la zone de la convention d'un filet sécuritaire. Mais alors qu'à Cleveland les manifestations anti-Trump ont été négligeables, dépassant rarement la centaine de personnes, les organisateurs de rassemblements s'attendaient à plusieurs milliers de personnes à Philadelphie.

Les irréductibles de Bernie Sanders seront particulièrement visibles, malgré un thermomètre qui atteindra 35 degrés. Ils commencent dès dimanche avec une première marche en centre-ville.

"Nous sommes furieux contre l'appareil du parti", explique à l'AFP Laurie Cestnick, créatrice du groupe Occupy DNC, lancé sur Facebook et catégoriquement opposé à Hillary Clinton.

"Il y a un an, j'étais complètement pour Hillary Clinton. Mais j'ai fini par me rendre compte qu'elle fait partie d'un système corrompu".

Bernie ou rien

L'objectif des pro-Sanders est de l'inciter à se présenter à la présidentielle sous l'étiquette du parti vert, ou en indépendant.

Mais dans l'ensemble, les électeurs de Bernie Sanders soutiennent très largement Mme Clinton. Les trois quarts prévoient de voter pour elle, selon un récent sondage CNN.

"Les démocrates vont pouvoir montrer qu'ils sont le parti de l'amour, au lieu de toute la haine qu'on a vue la semaine dernière" chez les républicains, dit dans une rue de Philadelphie Marilyn Hafling, une retraitée militante venue de Floride.

Bernie Sanders a d'ailleurs obtenu plusieurs concessions. Le programme qui sera adopté durant les travaux inclut plusieurs de ses revendications, telles que la hausse du salaire minimum à 15 dollars de l'heure, contre 7,25 aujourd'hui.

Les quelque 4.700 délégués démocrates adopteront également un texte posant les jalons d'une réforme du système des "superdélégués", tant décrié par Bernie Sanders.

Ces superdélégués sont des délégués de droit, en vertu de leur fonction d'élu ou de responsable du parti, et ne sont pas liés par le résultat des élections primaires, ce que les partisans de Bernie Sanders dénonçaient comme antidémocratique.

Une commission préparatoire réunie samedi à Philadelphie a approuvé un document prévoyant la réduction de leur nombre de deux tiers.

"C'est une immense victoire pour le combat du sénateur Sanders afin de démocratiser le parti démocrate et réformer le processus d'investiture", s'est félicité son directeur de campagne, Jeff Weaver.

Avec AFP

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