Le président Barack Obama a défendu son appel pour des frappes contre la Syrie, tout en donnant une autre chance à la diplomatie, après certains récents signes encourageants – suite, a-t-il dit, à la menace américaine de recours à la force en Syrie.
Il envoie son secrétaire d’Etat John Kerry rencontrer jeudi le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov, tout en demandant au Congrès de retarder son vote sur l’autorisation d’une action militaire contre la Syrie.
“Beaucoup d’entre vous m’ont demandé: pourquoi ne pas laisser ce problème aux autres ou trouver des solutions autres que la force. Comme l’ont écrit plusieurs personnes ‘Nous ne devons pas être les gendarmes du monde ».
Le président a dit avoir répondu qu’il était d’accord, qu’il a toujours préféré les solutions politiques, et que ces deux dernières années son administration a essayé la diplomatie et les sanctions, mais que des armes chimiques ont malgré tout été utilisées par le régime du président syrien Bachar Al-Assad :
“Toutefois, ces derniers jours, nous avons vu quelques signes encourageants. En partie, à cause de la menace crédible d’une action militaire américaine, ainsi que des conversations constructives que j’ai eues avec le président Putin, le gouvernement russe a indiqué son intention de se joindre à la communauté internationale pour pousser Assad à renoncer à ses armes chimiques. Le régime Assad a maintenant admis qu’il possède de telles armes, et a même dit qu’il va adhérer à la Convention sur les armes chimiques, qui interdit leur utilisation ».
Pour le président Obama, il est trop tôt pour dire si cette offre marchera ou non, soulignant cependant que tout accord devra inclure les moyens de vérifier si le régime Assad respecte ses engagements.
Mais, estime le président américain, cette initiative a le potentiel d’éliminer la menace des armes chimiques sans recours à la force, particulièrement parce que la Russie est l’une des plus puissantes alliées d’Assad :
“J’ai donc demandé aux leaders du Congrès de retarder leur vote sur l’utilisation de la force pendant que nous suivons cette voie diplomatique. J’envoie le secrétaire d’état John Kerry rencontrer son homologue russe jeudi, et je continuerai mes propres discussions avec le président Putin. J’ai parlé aux leaders de nos plus proches alliés, la France et le Royaume Uni, et nous oeuvrerons avec la Russie et la Chine pour soumettre une résolution au Conseil de sécurité exigeant d’Assad qu’il renonce à ses armes chimiques, pour leur destruction future sous contrôle international. Nous donnerons aussi aux inspecteurs onusiens la chance de remettre leurs conclusions sur ce qui s’est passé le 21 août. Et nous continuerons de rallier le soutien des alliés – de l’Europe aux Amériques – d’Asie au Moyen Orient – qui sont d’accord sur la nécessité d’une action ».
Auparavant, le président avait dit qu’il a résisté à l’action militaire en Syrie pendant les deux premières années du conflit dans ce pays, parce que “nous ne pouvons pas résoudre la guerre civile d’autrui par la force”.
Et pour étayer cet argument, il a donné en exemple les cas de l’Irak et de l’Afghanistan. Mais, a poursuivi M. Obama, tout est devenu différent après le 21 août:
“La situation a profondément changé le 21 août , quand le gouvernement d’Assad a utilisé des gaz contre plus de 1.000 personnes , dont des centaines d’enfants. Les images de ce massacre sont écoeurantes : des rangées d’hommes, de femmes,et d’enfants , tués par des gaz toxiques. »
« Cette terrible nuit », a encore dit M. Obama, a montré au monde, dans des détails horribles, pourquoi une majorité écrasante de gens ont prohibé les armes chimiques.
Pour le président, il est dans l’intérêt national des Etats-Unis de répondre au recours syrien à l’arme chimique par des frappes militaires ciblées. Personne, a-t-il expliqué, ne met en doute que des armes chimiques ont été utilisées non loin de Damas le 21 août, et il n’y a aucun doute sur la responsabilité du gouvernement du président Assad.
Si les Etats-Unis n’agissent pas, de telles armes seront utilisées encore, et d’autres tyrans et terroristes s’empareront d’elles et les utiliseront contre des civils et des soldats américains.
L’objectif des frappes, a –t-il encore dit, serait de « dégrader les capacités d’Assad de les utiliser encore ». Il n’y aura pas de “troupes américaines au sol”, et ce ne sera pas une action illimitée comme en Irak et en Afghanistan, ni une campagne aérienne prolongée comme en Libye ou au Kosovo.
Barack Obama a ajouté savoir qu’après les pertes terribles causées par les guerres en Irak et en Afghanistan, toute idée d’action militaire ne va pas être populaire. Mais, a-t-il assuré, même une frappe militaire limitée en Syrie enverra un message au président Assad, et le forcera, ainsi que n’importe quel autre dictateur, à réfléchir avant d’user d’armes chimiques.
En attendant, et pour maintenir la pression sur le régime Assad, M. Obama a demandé aux forces américaines de maintenir leur posture actuelle – c’est-à-dire le dispositif militaire américain déjà déployé.
Pour des réactions au discours du président Obama, nous avons recueilli les opinions de deux professeurs d’université : Bechir Souleymane Diagne de Columbia University, à New York ; et Patrick Bray, d’Ohio State University à Columbus, dans l’Ohio.
Pour commencer, et au micro de Bagassi Koura, le professeur Diagne :
BECHIR SOULEYMANE DIAGNE
Quant au professeur Patrick Bray d’Ohio State University, Idrissa Seydou Dia lui a demandé pourquoi le président Obama avait décidé de donner une autre chance à la diplomatie :
PATRICK BRAY
Il envoie son secrétaire d’Etat John Kerry rencontrer jeudi le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov, tout en demandant au Congrès de retarder son vote sur l’autorisation d’une action militaire contre la Syrie.
“Beaucoup d’entre vous m’ont demandé: pourquoi ne pas laisser ce problème aux autres ou trouver des solutions autres que la force. Comme l’ont écrit plusieurs personnes ‘Nous ne devons pas être les gendarmes du monde ».
Le président a dit avoir répondu qu’il était d’accord, qu’il a toujours préféré les solutions politiques, et que ces deux dernières années son administration a essayé la diplomatie et les sanctions, mais que des armes chimiques ont malgré tout été utilisées par le régime du président syrien Bachar Al-Assad :
“Toutefois, ces derniers jours, nous avons vu quelques signes encourageants. En partie, à cause de la menace crédible d’une action militaire américaine, ainsi que des conversations constructives que j’ai eues avec le président Putin, le gouvernement russe a indiqué son intention de se joindre à la communauté internationale pour pousser Assad à renoncer à ses armes chimiques. Le régime Assad a maintenant admis qu’il possède de telles armes, et a même dit qu’il va adhérer à la Convention sur les armes chimiques, qui interdit leur utilisation ».
Pour le président Obama, il est trop tôt pour dire si cette offre marchera ou non, soulignant cependant que tout accord devra inclure les moyens de vérifier si le régime Assad respecte ses engagements.
Mais, estime le président américain, cette initiative a le potentiel d’éliminer la menace des armes chimiques sans recours à la force, particulièrement parce que la Russie est l’une des plus puissantes alliées d’Assad :
“J’ai donc demandé aux leaders du Congrès de retarder leur vote sur l’utilisation de la force pendant que nous suivons cette voie diplomatique. J’envoie le secrétaire d’état John Kerry rencontrer son homologue russe jeudi, et je continuerai mes propres discussions avec le président Putin. J’ai parlé aux leaders de nos plus proches alliés, la France et le Royaume Uni, et nous oeuvrerons avec la Russie et la Chine pour soumettre une résolution au Conseil de sécurité exigeant d’Assad qu’il renonce à ses armes chimiques, pour leur destruction future sous contrôle international. Nous donnerons aussi aux inspecteurs onusiens la chance de remettre leurs conclusions sur ce qui s’est passé le 21 août. Et nous continuerons de rallier le soutien des alliés – de l’Europe aux Amériques – d’Asie au Moyen Orient – qui sont d’accord sur la nécessité d’une action ».
Auparavant, le président avait dit qu’il a résisté à l’action militaire en Syrie pendant les deux premières années du conflit dans ce pays, parce que “nous ne pouvons pas résoudre la guerre civile d’autrui par la force”.
Et pour étayer cet argument, il a donné en exemple les cas de l’Irak et de l’Afghanistan. Mais, a poursuivi M. Obama, tout est devenu différent après le 21 août:
“La situation a profondément changé le 21 août , quand le gouvernement d’Assad a utilisé des gaz contre plus de 1.000 personnes , dont des centaines d’enfants. Les images de ce massacre sont écoeurantes : des rangées d’hommes, de femmes,et d’enfants , tués par des gaz toxiques. »
« Cette terrible nuit », a encore dit M. Obama, a montré au monde, dans des détails horribles, pourquoi une majorité écrasante de gens ont prohibé les armes chimiques.
Pour le président, il est dans l’intérêt national des Etats-Unis de répondre au recours syrien à l’arme chimique par des frappes militaires ciblées. Personne, a-t-il expliqué, ne met en doute que des armes chimiques ont été utilisées non loin de Damas le 21 août, et il n’y a aucun doute sur la responsabilité du gouvernement du président Assad.
Si les Etats-Unis n’agissent pas, de telles armes seront utilisées encore, et d’autres tyrans et terroristes s’empareront d’elles et les utiliseront contre des civils et des soldats américains.
L’objectif des frappes, a –t-il encore dit, serait de « dégrader les capacités d’Assad de les utiliser encore ». Il n’y aura pas de “troupes américaines au sol”, et ce ne sera pas une action illimitée comme en Irak et en Afghanistan, ni une campagne aérienne prolongée comme en Libye ou au Kosovo.
Barack Obama a ajouté savoir qu’après les pertes terribles causées par les guerres en Irak et en Afghanistan, toute idée d’action militaire ne va pas être populaire. Mais, a-t-il assuré, même une frappe militaire limitée en Syrie enverra un message au président Assad, et le forcera, ainsi que n’importe quel autre dictateur, à réfléchir avant d’user d’armes chimiques.
En attendant, et pour maintenir la pression sur le régime Assad, M. Obama a demandé aux forces américaines de maintenir leur posture actuelle – c’est-à-dire le dispositif militaire américain déjà déployé.
Pour des réactions au discours du président Obama, nous avons recueilli les opinions de deux professeurs d’université : Bechir Souleymane Diagne de Columbia University, à New York ; et Patrick Bray, d’Ohio State University à Columbus, dans l’Ohio.
Pour commencer, et au micro de Bagassi Koura, le professeur Diagne :
BECHIR SOULEYMANE DIAGNE
Quant au professeur Patrick Bray d’Ohio State University, Idrissa Seydou Dia lui a demandé pourquoi le président Obama avait décidé de donner une autre chance à la diplomatie :
PATRICK BRAY