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Longues files devant les boulangeries après la hausse des prix du pain au Soudan


Omar el-Béchir, président du Soudan, écoute Hosni Mubarak lors d'une réunion au Caire, le 22 février 2009.
Omar el-Béchir, président du Soudan, écoute Hosni Mubarak lors d'une réunion au Caire, le 22 février 2009.

De longues files d'attente se sont constituées vendredi devant les boulangeries de Khartoum où les prix du pain ont doublé depuis la veille, les boulangers critiquant la décision du gouvernement de stopper les importations de blé.

Des clients ont dû attendre une heure environ pour acheter un pain, alors que plusieurs boulangeries craignent ne plus pouvoir fonctionner à cause des hausses des prix de la farine.

"Toutes les boulangeries ont décidé d'augmenter le prix du pain après la hausse du prix de la farine hier (jeudi)", a expliqué à l'AFP Mohamed al-Saïd, membre du syndicat des boulangers.

Le prix d'un sac de 50 kilos de farine est passé de 167 à 450 livres soudanaises (de 20 à 54 euros) , a-t-il ajouté.

"Une fois mon stock de farine écoulé, je cesserai de faire du pain", a affirmé Mohamed Abdallah, propriétaire d'une boulangerie dans le nord du Khartoum. "Le prix de la farine a augmenté de 270% et celui du pain a seulement doublé. C'est injuste."

Les producteurs de farine ont augmenté les prix car l'offre de blé sur le marché a diminué à la suite de la décision du gouvernement d'arrêter les importations de céréales et de permettre à des sociétés privées de le faire.

Hassan Ahmed, un employé du secteur privé faisant la queue devant une boulangerie, a expliqué que le prix du pain avait doublé du jour au lendemain et qu'il devait payer désormais 40 livres soudanaises pour la consommation quotidienne de sa famille au lieu de 20 jusque-là.

"Je vais devoir maintenant dépenser 1.200 livres par mois pour acheter du pain alors que mon salaire est de 3.050 seulement", déplore-t-il. "C'est inacceptable."

Les prix de l'alimentation et du carburant n'ont fait qu'augmenter depuis l'an dernier, le gouvernement ayant décidé de réduire ses subventions pour tenter de donner un coup de pouce à l'économie.

L'économie soudanaise est à la peine depuis des années, tirée vers le bas par des déficits budgétaires à répétition, une forte inflation (environ 37%) et des sanctions économiques américaines imposées depuis 1997.

Washington a levé en octobre une partie de ces sanctions mais des responsables soudanais déplorent que les banques sont encore réticentes à travailler avec Khartoum.

L'économie a également pâti de la perte des trois-quarts de ses ressources pétrolières après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Parallèlement, la monnaie nationale a perdu de sa valeur face au dollar en 2017. Le dollar s'échange aujourd'hui pour 26 livres soudanaise au marché noir, le taux officiel étant d'environ 7 livres pour un dollar.

Avec AFP

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