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Soudan du Sud: Washington rappelle son ambassadeur après l'échec à former un gouvernement


La présidente du Sud-Soudan Salva Kiir (à droite) et son ancien vice-président, le chef des rebelles Riek Machar (à gauche), se serrent la main à Addis-Abeba, le 12 septembre 2018.
La présidente du Sud-Soudan Salva Kiir (à droite) et son ancien vice-président, le chef des rebelles Riek Machar (à gauche), se serrent la main à Addis-Abeba, le 12 septembre 2018.

Les Etats-Unis ont rappelé leur ambassadeur au Soudan du Sud pour "réexaminer" les relations avec ce pays en guerre après l'échec à former un gouvernement d'union nationale dans les délais prévus, a annoncé lundi le département d'Etat américain.

L'ambassadeur Thomas Hushek est rappelé "pour consultations liées au récent échec des parties à former un gouvernement intérimaire d'union nationale" avant la date-butoir du 12 novembre, a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Morgan Ortagus dans un communiqué.

"Nous réexaminons notre relation avec le gouvernement du Soudan du Sud", a prévenu dans un tweet le secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar avaient jusqu'au 12 novembre pour surmonter leurs différends et former ce gouvernement d'union censé éviter que ce jeune Etat indépendant ne replonge dans un conflit à grande échelle. Mais ils ont échoué et se sont fixé un nouveau délai de 100 jours pour y parvenir.

A l'approche de la date-butoir, les Etats-Unis, qui ont été parmi les principaux soutiens de l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, avaient manifesté leur impatience, laissant planer la menace de sanctions si les dirigeants échouaient à former le gouvernement. Washington a "de nombreux outils à sa disposition et nous n'hésiterons pas à les utiliser", avait ensuite prévenu mi-novembre le haut responsable du département d'Etat chargé de l'Afrique, Tibor Nagy.

"Les deux dirigeants, et j'utilise des guillemets lorsque je parle de +dirigeants+, sont clairement assez satisfaits de la situation actuelle", avait-il déploré. "La communauté internationale fournit de la nourriture, des médicaments et tous les biens de première nécessité dont la responsabilité revient normalement aux gouvernements. En gros, ils ne font rien", avait-il dénoncé.

Les Etats-Unis donne environ un milliard de dollars par an à Juba, essentiellement en aide humanitaire.

Ce n'est pas la première fois que Salva Kiir et Riek Machar échouent à mettre en oeuvre un accord de paix qu'ils ont eux-mêmes signés. La défiance entre les deux hommes est profonde et la guerre avait éclaté en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, alors son vice-président, membre de l'ethnie nuer, de fomenter un coup d'Etat.

Le conflit, marqué par des atrocités de masse, a fait selon une estimation quelque 380.000 morts et contraint quatre millions de personnes à fuir leurs foyers.

La Turquie teste des systèmes russes malgré les menaces américaines (presse)

La Turquie a commencé lundi à tester des systèmes russes de défense antiaérienne en dépit des appels répétés de Washington à ne pas les activer sous peine de sanctions, ont rapporté les médias turcs.

Des avions militaires ont survolé une base dans la province d'Ankara dans l'après-midi afin de tester les radars du système de défense S-400 et de former des opérateurs turcs à leur maniement, a rapporté l'agence de presse turque DHA.

Peu avant, le ministère turc de la Défense avait indiqué dans un bref communiqué que des appareils survolaient Ankara "dans le cadre de projets pilotés par la Direction de l'industrie de la Défense", un organisme rattaché à la présidence.

Les avions, dont des F-16, ont survolé la base aérienne de Mürted (ex-Akinci), où sont déployées les batteries russes, a précisé DHA, ajoutant que d'autres sorties étaient prévues mardi pour tester la capacité du radar des S-400 à accrocher des cibles.

L'acquisition par les Turcs de ce système de défense russe est un important sujet de tensions entre Ankara et Washington. La question a été évoquée lors d'un entretien mi-novembre à Washington entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump.

Washington estime notamment que les S-400, un système de défense antiaérienne et antimissile, ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.

Les Etats-Unis affirment en outre que l'achat de ce système ultrasophistiqué par Ankara, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif.

La Turquie a en effet commandé plus de 100 de ces appareils et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans ce programme, mais les Etats-Unis ont décidé de l'en exclure après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.

La Turquie est sous la menace de sanctions pour avoir acheté des S-400, mais, en octobre, un responsable américain avait affirmé qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes.

Les dirigeants turcs ont répété ces dernières semaines que les S-400 seraient utilisés.

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