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Soudan du Sud : Kiir met en garde contre toute "tentative violente" de le renverser


Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, à droite, et le chef des rebelles du Soudan du Sud, Riek Machar, s’accordent sur le partage des pouvoirs entre les ennemis du Soudan du Sud, à Khartoum, 5 août 2018.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, à droite, et le chef des rebelles du Soudan du Sud, Riek Machar, s’accordent sur le partage des pouvoirs entre les ennemis du Soudan du Sud, à Khartoum, 5 août 2018.

Le président sud-soudanais Salva Kiir a prévenu mercredi que toute tentative de prendre le pouvoir par la force ferait face à une "résistance violente", alors que des appels à renverser le régime ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

"Des tentatives violentes d'usurper le pouvoir des mains du peuple rencontreraient une violente résistance et le cycle de violence n'en finirait pas", a mis en garde M. Kiir lors d'une conférence de presse.

"La voie de la stabilité au Soudan du Sud passe par la démocratie et des élections démocratiques. C'est ce pour quoi nous nous sommes battus et nous ne mettrons pas cela en péril", a-t-il ajouté.

Ces deux dernières semaines, un nouveau groupe se faisant appeler Red Card Movement a tenté de mobiliser sur internet la population avec les hashtags #KiirMustGo (Kiir doit partir) et #SouthSudanUprising (soulèvement au Soudan du Sud), pour l'inciter à participer à une manifestation jeudi dans la capitale Juba.

Le mouvement, qui serait animé essentiellement par des membres de la diaspora mais que certains accusent d'être manipulé par des cercles proches du pouvoir et opposés au président Kiir, semble vouloir s'inspirer de la contestation populaire au Soudan qui a provoqué l'éviction du président Omar el-Béchir, au pouvoir durant trois décennies.

Depuis le weekend, la sécurité a été renforcée à Juba. Le gouvernement a toutefois assuré que cela n'était pas lié à la manifestation de jeudi, mais aux préparatifs de la cérémonie en l'honneur de la formation en 1983 du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), qui avait mené la guerre d'indépendance.

Le porte-parole de l'armée, Lul Ruai Koang, a cependant annoncé mercredi à l'AFP que la cérémonie avait été repoussée d'une semaine pour apporter la "touche finale" aux préparatifs.

"Le déploiement sécuritaire et tous les arrangements sécuritaires sont faits pour fournir une sécurité maximale aux gens durant les festivités", a-t-il ajouté.

L'activiste sud-soudanais Keluel Agok, exilé en Ouganda, est parmi ceux qui appellent à manifester. "Si vous voulez mettre fin à l'impunité, s’il vous plaît venez le 16 mai 2019 pour restaurer la liberté, la justice et l'unité au Soudan du Sud", a-t-il écrit mardi sur sa page Facebook.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, lorsque le président Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à quitter leurs foyers.

Un accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte décrue des combats, même s'ils n'ont pas complètement cessé. Mais sa mise en oeuvre a rencontré des difficultés et la formation d'un gouvernement d'union nationale prévue le 12 mai a été reportée de six mois.

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