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Kiir demande à nouveau à Machar de rentrer au Soudan du Sud


La présidente du Sud-Soudan Salva Kiir (à droite) et son ancien vice-président, le chef des rebelles Riek Machar (à gauche), se serrent la main à Addis-Abeba, le 12 septembre 2018.
La présidente du Sud-Soudan Salva Kiir (à droite) et son ancien vice-président, le chef des rebelles Riek Machar (à gauche), se serrent la main à Addis-Abeba, le 12 septembre 2018.

Le président sud-soudanais Salva Kiir a de nouveau appelé le chef rebelle Riek Machar à rentrer à Juba, dans un discours mardi devant le Parlement au cours duquel il a promis d'œuvrer à la paix et vanté l'influence bénéfique du pape.

"Je lui ai complètement pardonné (à Machar) et tout ce que je lui demande c'est de devenir un partenaire pour la paix, car il n'est plus mon adversaire", a déclaré M. Kiir à l'ouverture d'une nouvelle session du Parlement.

"Dans l'esprit de cet accord (de paix) et de notre expérience à Rome, je réitère mon invitation à Riek Machar à rentrer à la maison", a ajouté le chef de l'État.

Les belligérants de la guerre civile débutée en 2013 ont conclu en septembre 2018 à Addis Abeba un accord de paix qui prévoyait la formation d'un gouvernement transitoire d'union nationale d'ici au 12 mai.

Mais M. Machar, qui doit redevenir vice-président et s'inquiète des conditions de sécurité à son retour à Juba, a obtenu début mai un délai de six mois supplémentaires pour former ce gouvernement d'union nationale. Il réside actuellement à Khartoum.

Devant les parlementaires, M. Kiir est aussi revenu sur le geste du pape François qui s'était agenouillé pour embrasser les pieds des deux belligérants au cours d'une retraite spirituelle au Vatican en avril.

"Pour être honnête, j'étais bouleversé et je tremblais, mais je savais aussi au fond de moi que sa Sainteté faisait ça pour montrer l'humilité du Christ", a-t-il raconté. "Il nous disait d'être humbles et d'être de bons servants du peuple."

"L'acte d'humilité du pape François est à la fois une bénédiction et une malédiction pour nous tous. Une bénédiction si nous entendons son appel à la paix et une malédiction si nous jouons avec la vie de notre peuple", a-t-il ajouté.

M. Kiir a également réaffirmé ses engagements passés mais rarement tenus à œuvrer pour la paix.

"Notre pays est à la croisée des chemins : embrasser et consolider la paix ou s'enfoncer à nouveau dans la guerre. Je me bats pour la paix et la stabilité et je rejette complètement la guerre", a-t-il asséné.

"Mon gouvernement utilisera donc toutes les ressources à sa disposition dans le but de consolider la paix et la stabilité", a-t-il ajouté.

Les travaux du Parlement étaient ajournés depuis décembre 2018 pour permettre aux parlementaires de retourner dans leur circonscription écouter les doléances de leurs administrés.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013, lorsque le président Kiir a accusé M. Machar, son ancien vice-président, de fomenter un coup d'État.

Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d'un tiers de la population, à quitter leurs foyers.

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