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Le roi d'Arabie saoudite snobe l'émir du Qatar au sommet du Golfe


Le sommet du Conseil de coopération du Golfe se tient cette semaine au Koweït, le 4 décembre 2017.
Le sommet du Conseil de coopération du Golfe se tient cette semaine au Koweït, le 4 décembre 2017.

Le roi d'Arabie saoudite ne participera pas au sommet annuel des pétromonarchies du Golfe qui s'ouvre mardi au Koweït en présence de l'émir du Qatar, auquel Ryad et ses alliés s'opposent depuis six mois.

Il s'agit du premier sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis le début en juin d'une grave crise qui a vu l'Arabie saoudite et trois de ses alliés rompre leurs relations diplomatiques avec Doha, menaçant l'existence même de cette alliance régionale.

L'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est au cœur du contentieux, avait confirmé sa présence au sommet. Mais mardi, peu avant le début des réunions --prévu à 14H30 GMT--, le roi Salmane d'Arabie saoudite a dépêché son ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir pour le représenter.

Les Emirats arabes unis et Bahreïn, alliés de Ryad dans son bras de fer avec Doha, ont eux respectivement envoyé leur ministre d'Etat aux Affaires étrangères et son vice-Premier ministre.

Ces trois monarchies du Golfe et l'Egypte ont brusquement rompu le 5 juin avec le Qatar, qu'ils accusent de soutenir des mouvements extrémistes et de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran chiite, grand rival régional de l'Arabie saoudite sunnite. Ils ont également imposé un embargo contre Doha.

Depuis, toutes les tentatives pour résoudre la crise avec le Qatar --qui rejette les accusations et dénonce les sanctions économiques qui lui sont imposées-- sont restées sans résultat, y compris celle du Koweït.

Accentuant davantage le flou qui entoure l'avenir du CCG, les Emirats ont annoncé mardi la formation d'une nouvelle "commission conjointe de coopération" militaire et économique avec l'Arabie saoudite, indépendante de cette alliance régionale.

Ce comité sera chargé de la "coopération et de la coordination" entre les deux pays dans les domaines militaire, politique, économique, commercial et culturel, selon le décret du président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane.

Fondé en 1981, le CCG est une union politique et économique qui comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman. Dominé par Ryad, il constitue un contrepoids régional majeur à Téhéran.

Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite et du Qatar ont participé à des réunions préparatoires, leur première rencontre à ce niveau depuis le déclenchement de la crise diplomatique il y a six mois.

Le secrétaire général du CCG Abdellatif al-Zayyani a notamment affirmé que la situation difficile dans la région, couplée à des défis sécuritaires et politiques, nécessitaient une consolidation de la solidarité et de l'unité entre les Etats membres du groupement régional.

Ce sommet intervient en effet au moment où Ryad intensifie ses frappes sur Sanaa, la capitale du Yémen où elle intervient à la tête d'une coalition militaire depuis 2015 contre les rebelles Houthis, qu'elle accuse d'être soutenus par l'Iran.

Le Koweït et Oman n'ont pas pris part au boycott du Qatar, petit émirat riche en gaz auquel ses adversaires demandent notamment de fermer la chaîne de télévision Al-Jazeera, de bannir la confrérie des Frères musulmans, de fermer une base turque et de se distancier de l'Iran.

En octobre, Bahreïn avait demandé que l'adhésion du Qatar au CCG soit suspendue jusqu'à ce qu'il accepte les demandes de ses voisins.

Des experts ont averti que la crise pourrait conduire à la disparition du CCG. "Les raisons de l'existence du CCG dans un contexte de crise persistante ne sont plus d'actualité", a estimé Sami Faraj, responsable du Centre koweïtien d'études stratégiques.

Le retard pris par les pays membres dans l'intégration de leurs économies peut également faciliter sa désintégration.

Le CCG a approuvé une union douanière, un marché commun, une monnaie unique et une banque centrale unique, mais la plupart de ces décisions n'ont jamais été suivies d'effet.

Avec AFP

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