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Soirée électorale pour les New Yorkais Clinton et Trump


Donald Trump a choisi un grand hôtel relativement banal sur la 6e Avenue. Hillary Clinton a loué l'immense centre de conférences Javits, sur les bords de la rivière Hudson.

Entre les deux bâtiments, un peu plus de 3 kilomètres où se concentrent gratte-ciels et lieux célèbres qui incarnent aux yeux du monde la puissance américaine. Et où se pressent une foule de New-Yorkais et de touristes, souvent fatigués par une campagne électorale qui a polarisé le pays.

A l'hôtel Hilton Midtown, c'est "business as usual". A quelques encablures seulement de la Trump Tower, quartier général du milliardaire et de son empire immobilier, rien ne laisse présager le coup de tonnerre que représenterait une victoire de l'imprévisible candidat "anti-establishment" qui a endossé les couleurs républicaines.

- Ce sera le chaos -

Les clients se pressent, l'hôtel est plein. A l'abri des regards, au 2e étage, des ouvriers finissent d'installer sono et écrans géants aux couleurs de Trump dans une salle de banquet censée ne pas accueillir plus de 2.360 personnes.

"D'une façon ou d'une autre, ce sera le chaos. Qu'il perde ou qu'il gagne", souffle d'une voix douce Mark, un employé qui balaie devant l'hôtel. "D'autant qu'il n'est pas du genre à avoir la défaite gracieuse".

Quelques pâtés de maisons plus au sud, devant l'élégant Rockefeller Center, les touristes sont déconfits. Malgré le beau temps, sa célèbre patinoire a fermé le temps de l'élection, pour faire place aux équipes de la chaîne de télévision NBC.

Patricia Volino et son mari Alberto, venus du New Jersey avec leurs deux jeunes enfants, sont déçus. Mais les yeux de Patricia s'allument en évoquant la soirée de mardi.

"Je suis une fan d'Hillary de la première heure, ca fait huit ans que j'attends ce moment", dit-elle.

Un enthousiasme qui a beaucoup fait défaut à Hillary Clinton, mais qui surprend moins qu'ailleurs à New York, bastion démocrate s'il en est.

New York ne serait pas New York sans les prestigieux théâtres de Broadway tout proches, incarnation d'un monde du show business très favorable à la candidate.

Le siège du très influent New York Times est aussi à deux pas. Le quotidien a pris fait et cause pour l'ex-secrétaire d'Etat, après avoir révélé l'affaire des emails envoyés depuis un serveur privé qui n'a cessé d'empoisonner la campagne de la candidate.

- Tous républicains -

Devant l'entrée de la tour du célèbre journal, un Noir, coiffé d'une cape et d'un sombrero "par solidarité pour les immigrants mexicains", a pris racine avec un grand panneau blanc: "Trump a sa place sur les écrans télé, pas à la Maison Blanche", peut-on lire. Il propose à qui veut l'entendre de trouver cinq raisons de ne pas voter Trump en échange d'un T-shirt caricaturant le candidat républicain en Hitler...

Mais c'est aussi dans ce quartier que se pressent touristes et gens de passage, qui donnent une meilleure idée de la partie serrée qui se joue ce mardi soir.

Micki Gibson fait une pause sous les panneaux lumineux géants de Times Square, après être venue voir le marathon avec ses enfants adultes. Tous les cinq vont rentrer chez eux juste à temps pour aller voter.

"Chez nous en Caroline du Sud, dit-elle, on est tous républicains et on vote tous pour Trump, même si on n'aime pas beaucoup son attitude, on n'a pas trop le choix. Il est imprévisible et ne sait pas tenir sa langue...Mais je suis très impressionnée par (son colistier) Mike Pence, lui devrait être président un jour!"

A la gare routière de Port Authority toute proche, certains se pressent aussi de prendre un billet pour rentrer voter.

- assez de l'élection -

Slu Stone, une femme menuisier de 36 ans, repart pour Chicago. Elle ne suivra pas la soirée électorale car elle "en a assez", dit-elle.

Elle n'est pas sûre de voter Clinton, mais "certaine de ne pas voter Trump", qu'elle trouve tout bonnement "stupide".

C'est à 10 mn à pied de là qu'Hillary Clinton retrouvera ses partisans dans la soirée, dans le centre de conférences Javits au célèbre plafond de verre, qu'elle espère crever en devenant première présidente des Etats-Unis.

"Je suis contente que ça se termine, cette campagne a été différente des autres", confie Donna Thomas, employée à la sécurité du centre.

Cette jeune femme noire vote Clinton. "Mais si elle perd, dit-elle dans un soupir, on n'aura plus qu'à espérer que tout tournera pour le mieux".

Avec AFP

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