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Six morts dans une vague de tueries inter-communautaires au Nigeria


Un garçon fulani s'occupe de ses vaches près de Kaduna, dans le nord du Nigeria, le 22 février 2017.
Un garçon fulani s'occupe de ses vaches près de Kaduna, dans le nord du Nigeria, le 22 février 2017.

Six agriculteurs ont été tuées le week-end dernier par des éleveurs nomades dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris mardi de source officielle, faisant suite à des dizaines de massacres inter-communautaires semblables ces dernières semaines.

"Six personnes ont été tuées et beaucoup d'autres blessées dans l'attaque des villages de Kikan et Lauru", dans l'Etat d'Adamawa (nord-est) a rapporté le ministre régional de l'Information Ahmad Sajo.

"Un groupe d'éleveurs peuls a envahi Kikan, qui est un village habité des gens de l'ethnie Bachama, tué trois personnes, fait beaucoup de blessés et volé des têtes de bétail", a-t-il ajouté.

"Des jeunes Bachama se sont regroupés pour se venger et ont envahi à leur tour le village de Lauru, tué trois personnes et brûlé tout le village", a expliqué M. Sajo.

Le village de Lauru est habité de musulmans, mais qui sont fermiers, et ne sont pas d'origine peule, faisant accroître les peurs sur la crispation du conflit autour d'une lecture d'opposition religieuse.

En novembre, 30 éleveurs peuls avaient été massacrés par des agriculteurs chrétiens de l'ethnie Bachama, dont ils accusent les troupeaux de détruire les champs et leur seule source de revenus. Les peuls, de leur côté, peinent à trouver des terres où se sédentariser et n'ont jamais été intégrés dans les États à majorité chrétienne.

>> Lire aussi : Manifestations contre des tueries perpétrées par des éleveurs nomades au Nigeria

Ces tueries par vengeance, souvent instrumentalisées pour des raisons politiques ou religieuses, ont fait des milliers de morts depuis plusieurs années, notamment dans les régions fertiles du centre du Nigeria, où la pression démographique et les changements climatiques rendent l'accès aux terres de plus en plus difficiles.

Les incidents se sont toutefois accélérés depuis l'arrivée au pouvoir du président Muhammadu Buhari, musulman d'origine Peul-Hausa, accusé par ses détracteurs de minimiser le conflit et de ne pas poursuivre les responsables.

Selon le think-tank International Crisis Group (ICG), ces violences ont fait quelque 2.500 morts en 2016 et des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leur foyer.

"Ces tueries sont potentiellement aussi dangereuses que l'insurrection de Boko Haram", le groupe jihadiste qui sème la terreur principalement dans le nord-est du Nigeria depuis 2009, met en garde l'ICG.

Avec AFP

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