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Sénégal: un chef religieux, critique des confréries, sera jugé pour "injures" contre la religion


Une mosquée à Kaolack, au Sénégal, le 20 novembre 2015. (AP Photo/Baba Ahmed)
Une mosquée à Kaolack, au Sénégal, le 20 novembre 2015. (AP Photo/Baba Ahmed)

Un jeune chef religieux sénégalais qui a critiqué les puissantes confréries religieuses musulmanes du pays et accusé les marabouts de "tromper" les fidèles, sera jugé mardi pour "injures" contre la religion, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Cheikh Mbacké Sakho, un chef religieux résidant dans la banlieue de Dakar, a récemment critiqué les chefs religieux au Sénégal, les accusant de faire du "business" avec la religion et de "tromper" les fidèles, dans une vidéo diffusée sur internet.

Il visait surtout les chefs religieux mourides, une des plus puissantes confréries au Sénégal, les accusant de s'être détournés de la voie du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, dans la même vidéo.

Cheikh Mbacké Sakho avait ensuite présenté ses excuses dans une autre vidéo, sous la contrainte de fidèles mourides dont certains, selon les médias, voulaient le lyncher.

Déféré au parquet de Dakar le 3 octobre, puis arrêté et entendu plusieurs fois, il a bénéficié d'une liberté provisoire vendredi, selon la même source judiciaire.

Il sera "jugé mardi en flagrant délit pour injures commises par le biais d'un système informatique. Ce sont des injures qui ont trait à la religion", a-t-on précisé.

Le Sénégal, réputé pour sa tolérance religieuse, est peuplé à plus de 90 % de musulmans, appartenant pour la plupart à diverses confréries, très influentes dans la vie politique et sociale.

En janvier 2016, une caricature publiée par Jeune Afrique avec une photo de Cheikh Ahmadou Bamba avait suscité une vague de protestations dans ce pays, poussant l'hebdomadaire français à supprimer de son site internet le dessin et le texte qu'il illustrait.

Le gouvernement avait alors exprimé "la désapprobation, la colère de la communauté mouride, et au-delà, de tous les Sénégalais", qualifiant Cheikh Ahmadou Bamba de "symbole national".

L'Etat "prendra toutes les dispositions nécessaires pour la protection de nos figures historiques, le respect de nos valeurs et convictions religieuses", avait-il prévenu.

Avec AFP.

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