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Quatre morts à la suite de propos blasphématoires au Nigeria


La ville de Pandogari, dans l'Etat du Niger (Nigeria).
La ville de Pandogari, dans l'Etat du Niger (Nigeria).

Au moins quatre personnes ont été tuées dans le centre du Nigeria lors de deux jours de violences, à la suite de propos blasphématoires présumés qu'aurait tenus un commerçant chrétien contre le prophète Mahomet sur les réseaux sociaux.

Methodus Chimaije Emmanuel, un jeune homme de 24 ans, a été lynché à mort par la foule dimanche, accusé d'avoir posté des commentaires blasphématoires sur sa page Facebook, a expliqué Abdullahi Sallau, un habitant de la ville de Pandogari, dans l'Etat du Niger (Nigeria).

Son récit a été confirmé par un autre habitant et par l'armée.

M. Emmanuel, dont les parents sont originaires du sud du pays, majoritairement chrétien, est né et a grandi à Pandogari. Il était parti se cacher après la publication de ses commentaires, mais la foule l'a retrouvé.

"Ils ont décidé de se faire justice eux-mêmes et l'ont lynché, même si ses parents avaient dit qu'ils étaient révulsés par ce que leur fils a posté sur Internet", a confié Misbahu Malami, un autre habitant.

L'armée et la police ont procédé à des arrestations et un couvre-feu a été imposé pour tenter de restaurer le calme. La foule, en fureur, a mis des magasins à sac et brûlé une église pour demander la libération des suspects.

Des soldats ont ouvert le feu lundi, abattant 3 personnes et en blessant 3 autres, selon M. Abdullahi Sallau.

L'armée n'a pas confirmé le bilan de quatre morts, mais affirmé qu'un des tués était un membre des services de sécurité.

Les militaires "sont intervenus rapidement pour restaurer l'ordre, et ont imposé un couvre-feu dès la tombée de la nuit", mais lundi, une foule de gens ont décidé de se regrouper sur l'un des axes principaux de la ville, forçant l'armée à se déployer plus largement, a commenté le porte-parole de l'armée, le Major NC Agwu.

"Malheureusement, une église, une maison et un commerce ont été brûlés, tandis que 25 autres magasins ont été pillés", a-t-il ajouté.

Selon la charia (loi islamique), appliquée dans 12 Etats au nord du Nigeria depuis 2000, le blasphème contre le prophète Mahomet est passible de la peine de mort.

Des accusations de blasphème ont souvent conduit à des heurts meurtriers entre les différentes communautés religieuses au Nigeria, pays divisé entre une grande majorité chrétienne au sud et une forte communauté musulmane au Nord.

Avec AFP

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