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Prison ferme requise contre les auteurs d'une liste de "filles faciles"


Le Palais de justice de Dakar, le 20 juillet 2015.
Le Palais de justice de Dakar, le 20 juillet 2015.

Au Sénégal, des étudiants accusés d'avoir créé et diffusé sur internet une liste contenant les coordonnées de dizaines de jeunes filles présentées comme des "filles faciles" risquent la prison ferme, selon les réquisitions du parquet au tribunal correctionnel de Dakar.

Douze mois de prison dont trois fermes ont été requis à l'encontre de trois des quatre prévenus poursuivis pour "collecte de données illégales", un délit punissable d'un maximum de deux ans de prison ferme selon le code pénal sénégalais. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 12 décembre.

En 2017, les quatre jeunes gens avaient créé un groupe sur l'application de messagerie instantanée WhatsApp dans lequel ils partageaient les numéros de jeunes filles et jeunes femmes qu'ils contactaient ensuite pour obtenir des faveurs sexuelles, a expliqué la procureure.

Cette liste contenant l'identité, les numéros de téléphone et l'adresse de 233 jeunes femmes a été rendue publique sur les réseaux sociaux en novembre 2018. Certaines des jeunes filles, dont des mineures, ont ensuite reçu des appels malveillants et des images à caractère pornographique. Une soixantaine d'entre elles ont porté plainte.

La procureure a dénoncé les "ravages" des réseaux sociaux". "Utilisés à mauvais escient, ils ont des conséquences dramatiques. Ces jeunes n'avaient pas conscience de l'ampleur de leurs actes pour la vie de ces jeunes filles", a-t-elle dit.

Les quatre prévenus, âgés d'une vingtaine d'années, ont reconnu avoir créé le groupe Whatsapp dans lequel ils rajoutaient des noms au fur et à mesure ; mais ils ont nié être à l'origine de sa large diffusion. "On a fait ça pour s'amuser, on n'a jamais pensé que ça se retrouverait sur internet", a soufflé l'un d'eux.

La procureure a également requis contre eux une amende d'un millions de francs CFA (1.500 euros). Elle a en revanche réclamé l'acquittement pour le quatrième, au motif qu'il n'avait plus de téléphone permettant d'accéder à Whatsapp lorsque la liste a été diffusée.

Les avocats de la défense ont plaidé l'acquittement. "Ayez pitié pour ces jeunes qui ont de l'avenir. Passer en jugement devant sa famille et ses amis est déjà une peine suffisante", a argué Me Aboubacry Barro devant une salle comble et largement acquise à leur cause.

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