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Sénégal : des détenus de la principale prison de Dakar en grève de la faim


Des prisonniers de la principale maison d'arrêt de Dakar observent depuis lundi une grève de la faim pour protester contre les longues détentions préventives et leurs conditions carcérales, a-t-on appris jeudi de sources pénitentiaire et officielles sénégalaises.

A la date de jeudi soir, "la situation est presque maîtrisée, malgré quelques poches de résistance, mais la négociation se poursuit dans le but de trouver une issue heureuse" au mouvement dans la Maison d'arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss, a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'administration pénitentiaire, Saliou Ndiaye.

Aucune estimation du nombre de grévistes de la faim n'a été fournie.

Selon des chiffres officiels communiqués jeudi à l'AFP, à la date du 26 octobre, le Sénégal comptait au total 9.444 personnes incarcérées - jugées ou en attente de jugement - dans ses 37 lieux de détention. Ce total inclut 2.395 détenus à la MAC de Rebeuss, conçue pour accueillir 800 prisonniers.

Lundi et mardi, le ministre de la Justice Sidiki Kaba, s'est rendu auprès des prisonniers de Rebeuss pour s'enquérir de leurs revendications.

D'après le ministère joint par l'AFP, M. Kaba a promis une accélération des procédures pour éviter les longues détentions provisoires et rappelé les efforts déployés et en cours pour l'amélioration du quotidien des détenus.

Il a notamment souligné l'augmentation prévue à partir de 2016 du montant de la ration journalière par prisonnier, qui passera d'un peu de 700 FCFA actuellement à 1.000 FCFA (de 1,06 à 1,52 euro), a-t-on indiqué de même source.

Boubou Diouf Tall, chef de l'Observatoire national des lieux de privation de liberté (ONLPL, organisme indépendant), a affirmé à l'AFP avoir "été informé" de la grève et des revendications des détenus, et avoir discuté de ces questions avec les autorités concernées.

Depuis sa prise de fonction, fin 2013, M. Tall, un magistrat, a visité plusieurs lieux de détention. Avant le lancement des activités de l'ONLPL, a-t-il précisé, pour la plus longue période de détention préventive, "on parlait de sept à huit ans. Pendant toutes mes visites, je n'ai pas vu de détention provisoire qui dépasse cinq ans".

Il a salué la visite du ministre de la Justice à Rebeuss et invité les grévistes "à arrêter leur mouvement" afin de donner le temps de "matérialiser les engagements" pris, face à des demandes qui ne peuvent pas se régler du jour au lendemain.

Avec AFP

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