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Salva Kiir accuse Khartoum d'être une "source d'armes" utilisées dans son pays


Le président sud-soudanais Salva Kiir, à gauche, et le président soudanais Omar al-Béchir lors d’une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Khartoum, Soudan, 2 novembre 2017.
Le président sud-soudanais Salva Kiir, à gauche, et le président soudanais Omar al-Béchir lors d’une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Khartoum, Soudan, 2 novembre 2017.

Le président sud-soudanais Salva Kiir, en visite à Khartoum, a accusé jeudi le Soudan d'être une "source d'armes" utilisées dans la guerre civile qui déchire son pays depuis quatre ans et a fait des dizaines de milliers de morts.

"S'il y en a un qui peut accuser l'autre, c'est moi qui peux accuser le Soudan", a déclaré M. Kiir lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue soudanais Omar el-Béchir.

"Le Soudan est la source d'armes qui vont au Soudan du Sud et nous causent des problèmes", a-t-il ajouté.

Le but de la visite de M. Kiir à Khartoum est officiellement d'aplanir des différends frontaliers et économiques entre les deux pays, qui s'accusent par ailleurs mutuellement de soutenir des rebelles actifs dans l'autre pays.

Le Soudan assure ainsi que son voisin du sud aide des insurgés dans les régions du Darfour, du Nil bleu et du Kordofan-Sud alors que Juba estime que Khartoum soutient les partisans de l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar, exilé en Afrique du Sud, dans la guerre civile qui les oppose à ceux de M. Kiir.

"Les gens de Machar qui ont fui le Soudan du Sud sont venus ici (au Soudan). Je peux donner leurs noms tout de suite", a affirmé Salva Kiir aux côtés M. Béchir.

M. Machar est également venu à Khartoum cette année pour suivre un traitement médical.

Cette guerre a débuté en 2013, deux ans après l'indépendance du Soudan du Sud. Depuis, plus de 450.000 Sud-Soudanais ont trouvé refuge au Soudan, selon l'ONU. Khartoum estime leur nombre à 1,3 million.

Lors de la conférence de presse, Omar el-Béchir a fait valoir que son pays avait cessé d'interférer dans les affaires internes des pays voisins, après avoir soutenu des mouvements d'opposition au Tchad, en Ethiopie et en Erythrée.

"C'étaient les habitants frontaliers des deux côtés qui en payaient le prix en terme d'insécurité, c'est pourquoi nous avons décidé de ne plus soutenir aucun mouvement et d'adopter une approche positive de coopération avec ces pays", a-t-il affirmé.

La veille, à l'arrivée à Khartoum de son homologue sud-soudanais, M. Béchir avait indiqué que le Soudan avait "ouvert ses frontières afin d'acheminer de l'aide humanitaire au Soudan du Sud" et qu'il "allait intensifier ses efforts pour la paix" chez son voisin, selon l'agence officielle Suna.

Omar el-Béchir, qui gouverne le Soudan depuis un coup d'Etat en 1989, est visé par deux mandats d'arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour.

Salva Kiir, qui doit quitter Khartoum jeudi, effectuait sa troisième visite au Soudan depuis la sécession de son pays en 2011.

Avec AFP

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