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Sécurité renforcée à Bamenda pour la fête nationale


Fête nationale du Cameroun en pleine crise anglophone (vidéo)
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Fête nationale du Cameroun à Bamenda (vidéo)

À Bamenda, une autre ville en zone anglophone, où un groupe de sécessionnistes anglophones a menacé de troubler la fête nationale et ordonné des villes mortes, tout est resté calme.

Les célébrations de la fête nationale se sont déroulés à Bamenda, des épicentres des revendications et de la contestation depuis novembre dernier en zone anglophone.

Les forces de défense et de sécurité du Cameroun sont sur le pied de guerre ce dimanche sur la Place des Fêtes de Bamenda.

Dans le ciel, un drone survole de temps en temps la parade civile et militaire.

Un détachement du bataillon d’intervention rapide parade à la place de fête de Bamenda, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Un détachement du bataillon d’intervention rapide parade à la place de fête de Bamenda, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

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Le contexte sécuritaire étant tendu autour de la 46e fête de l’Unité nationale à Bamenda, certaines chaises sont restées sans occupants dans les tribunes. Mais pour le gouverneur du Nord-ouest, l’essentiel est sauf, à Bamenda.

"Le fait que le défilé est pu se tenir à Bamenda signifie que le Cameroun est débout, uni, indivisible et prêt à bâtir une nation forte. Il faut saluer le patriotisme de tous ceux qui ont pris part à ce défilé", a déclaré Adolphe Lele Lafrique, gouverneur du Nord-ouest à VOA Afrique.

Le 20 mai, un mot d’ordre de "ville morte" a paralysé 5 jours durant, les activités économiques à Bamenda.

Arrêt des activités

Un policier d’une unité spéciale à Bamenda, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Un policier d’une unité spéciale à Bamenda, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

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De "commercial avenue", centre des affaires, en passant par le principal marché de Bamenda, le quartier comme Nkwem, ou encore, le long des rues menant à Liberty square, l’arrêt des activités a été effective depuis le 15 mai.

"C’est un ordre qui a été donné par les leaders anglophones depuis la diaspora et les populations qui les écoutent se sont exécutées", commente Félix Teche Nyamusa, un habitant de Bamenda.

Ce dernier souligne néanmoins "le gouvernement fait semblant de ne pas reconnaître ce leadership là. Et pourtant dans le nord-ouest et le sud-ouest, ces personnes sont écoutées pour preuve, il y’a eu villes mortes jusqu’au 20 mai".

Le leadership de la diaspora anglophone n’est pas admis par Pelvis Moh, une commerçante à Bamenda.

"S’ils pensent faire ville morte ou je sais quoi, cela les regardent. Quant à moi, je suis dehors pour vendre", dit-elle.

Les sécessionnistes ont menacé les populations de Bamenda de représailles en cas de participation aux festivités du 20 mai.

Couvre-feu

Visage de ville morte à Bamenda, où les activités économiques de l’avenue commerciale sont paralysées pendant 5 jours, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Visage de ville morte à Bamenda, où les activités économiques de l’avenue commerciale sont paralysées pendant 5 jours, Cameroun, le 20 mai 2018. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

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Le gouverneur du Nord-Ouest a ordonné le couvre feu dès 20 heures TU. Les populations de Bamenda paient ainsi un lourd tribut de la crise anglophone.

"Nous prions tous pour la paix à Bamenda. Nous prions pour le retour à la vie normale ici, nous prions pour que toutes les forces en présence donnent une chance à la paix, afin que le Cameroun aille de l’avant" , martèle Cletus Anye Matoya, président section Rdpc de Mezam 1, qui à l’occasion de la fête nationale, a remis "l’arbre de la paix" au gouverneur de la région du Nord-Ouest.

Dans la matinée du 20 mai, les catholiques ont prié aussi pour la paix à la paroisse Saint Joseph square, en présence du gouverneur de la région, Adolphe Lele Lafrique.

Les événements qui ont précédé le 20 mai 2018, dans le chef-lieu du nord-ouest, illustrent combien de fois, l’unité nationale reste fragilisée au Cameroun.
"L'unité nationale a un sens d’appartenance, lorsqu’on on se respecte mutuellement et on vit comme dans une même famille. Mais si vous voulez avoir l’unité nationale par la force, les gens vont la rejeter", soutient le docteur Nick Ngwanyam, chirurgien et directeur de l’institut Saint-Louis à Bamenda

Pour les habitués de la fête nationale à Bamenda, l’édition 2018, n’a pas connu l’engouement populaire d’antan. Car après plus d’un an de crise anglophone, les populations sont gagnées de plus en plus par la peur.

Trois assaillants, qui tentaient d’empêcher le déroulement des festivités, ont été abattus par les militaires camerounais à Batibo, selon des informations obtenues par VOA Afrique de sources de sécurité du nord-ouest du Cameroun.

Un sous-préfet avait été enlevé le 11 février dernier dans cette même localité.

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