RSF appelle à la liberation definitive de Rodney Sieh

Reporters sans frontières dénonce la remise en liberté à titre temporaire du journaliste libérien Rodney Sieh, rédacteur en chef du quotidien privé Front Page Africa.


Notre confrère a été emprisonné le 20 août 2013 pour avoir refusé de payer une amende de près d’1,6 million de dollars en dommages et intérêts à l’issue d’un procès en diffamation qui l’opposait à l’ancien Ministre de l’Agriculture, Chris Toe.

Depuis, l’ancien Ministre de l’Agriculture a déclaré à la presse qu’il n’abandonnerait les charges pesant contre le journaliste que si celui-ci s’excusait publiquement.
Mais pour les avocats de Rodney Sieh, leur client ne saurait envisager de telles excuses.

Il faut dire que les articles parus dans le journal Frontpage Africa, et qui ont occasionné le courroux de l'ex-ministre, se sont fondés sur des éléments extraits de rapports officiels conduits par la Commission générale d’audit, l’agence nationale libérienne de lutte contre la corruption. Pour Cléa Kahn-Sriber, responsable de l’Afrique à RSF, la remise en liberté temporaire de M. Sieh pour 30 jours « n’est pas une solution satisfaisante ».

Evoquant « l’amende exorbitante de 1,6 million de dollars qui lui est réclamée », Mme Kahn-Sriber ajoute que pour RSF, sa libération temporaire « correspond à des pressions dont le gouvernement libérien a fait les frais, et qu’il cède, mais le fait que cette libération soit temporaire montre bien que sur le fond de l’affaire, la situation pas changé, et donc Reporters Sans Frontières réitère sa demande que Rodney Sieh soit libéré entièrement et de façon définitive ».

Toujours selon Mme Kahn-Sriber, « il n’est pas normal que des amendes, des pénalisations des délits de presse comme ça puissent mener les gens à rester en prison, comme c’est le cas de Rodney Sieh, depuis plusieurs mois ».