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Rohingyas : plus de 27.000 réfugiés de Birmanie au Bangladesh


Des personnes déplacées fuient les violences dans la région de Maungdaw, dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest de Myanmar, 29 août 2017.
Des personnes déplacées fuient les violences dans la région de Maungdaw, dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest de Myanmar, 29 août 2017.

Plus de 27.000 réfugiés de Birmanie sont passés au Bangladesh voisin en une semaine, fuyant les combats entre des rebelles musulmans rohingyas et l'armée birmane, accusée d'avoir tué au moins 130 civils d'un même village.

Selon les derniers chiffres donnés vendredi par l'ONU, 27.400 personnes sont arrivées au Bangladesh depuis vendredi dernier et 20.000 seraient bloquées à la frontière. Ces réfugiés sont majoritairement des Rohingyas.

Parallèlement, plusieurs organisations accusent l'armée d'avoir perpétré un nouveau massacre dans le village de Chut Pyin.

L'ONG locale Fortify Rights a recueilli le témoignage de survivants qui évoquent une tuerie qui aurait duré pendant cinq heures.

"Mon frère est mort brûlé. Nous avons trouvé les autres membres de ma famille dans les champs. Ils avaient des marques d'impact de balles et certains des blessures par arme blanche", a raconté Abdul Rahman, 41 ans.

"D'après une liste que nous avons pu établir, au moins 130 personnes ont été tuées, dont des femmes et des enfants", a précisé à l'AFP Chris Lewa, du projet Arakan, une organisation de défense des droits des Rohingyas.

La région est bouclée depuis octobre par l'armée et aucun journaliste ne peut s'y rendre de façon indépendante. Contacté par l'AFP, le gouvernement birman n'a pas répondu.

Dans un post sur Facebook en début de semaine, le gouvernement avait évoqué une grande opération dans cette zone.

"Les troupes ont échangé des tirs avec 80 terroristes Bengalis (le terme utilisé pour désigner les Rohingyas par les autorités) armés de bombes artisanales, de couteaux et de lances", avait précisé le pouvoir birman, dirigé de facto par Aung San Suu Kyi, l'ex-dissidente et lauréate du prix Nobel de la paix.

Le point de départ de toutes les violences a été l'attaque vendredi dernier d'une trentaine de postes de police par la rébellion naissante, l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA).

Depuis, des dizaines de milliers de Rohingyas ont pris la route de l'exil vers le Bangladesh voisin. Et des centaines de villageois de l'ethnie Rakhine, bouddhistes, ont également fui leurs habitations pour rejoindre les villes birmanes hors de la zone des troubles.

Nombre de Rohingyas tentent leur chance sur des rafiots de pêche à travers la rivière Naf, qui marque une frontière naturelle entre la Birmanie et la pointe sud-est du Bangladesh. Les flots de ce cours d'eau peuvent être particulièrement capricieux en cette période de mousson en Asie du Sud.

Dix-huit nouveaux corps ont retrouvés vendredi sur la rive bangladaise de la rivière. Au total, ces derniers jours 41 se sont échoués, a indiqué un officiel de la région de Cox's Bazar, sous le couvert de l'anonymat.

"Les corps étaient en état de décomposition avancée et devaient donc être dans la rivière depuis un certain temps", a-t-il ajouté.

Plus de 400.000 réfugiés rohingyas se trouvent déjà au Bangladesh après avoir fui des vagues de violences précédentes. Et le pays, qui ne veut plus en accueillir davantage, a fermé sa frontière.

L'envoyée spéciale pour les Nations unies en Birmanie, Yanghee Lee, a exprimé jeudi son inquiétude, se disant "sérieusement préoccupée" par la situation et réclamant que le cycle de la violence soit "rompu de manière urgente".

Avec AFP

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