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Retour d'un criminel de guerre en Sierra Leone après dix ans de prison au Rwanda


Allieu Kondewa, Moinina Fofana et Sam Hinga Norman, accusés de crimes de guerre lors du conflit de 1991 à 2002 en Sierra Leone, se lèvent pour l'arrivée des juges de la Cour pour la Sierra Leone à Freetown, Sierra Leone, le 3 juin 2004.
Allieu Kondewa, Moinina Fofana et Sam Hinga Norman, accusés de crimes de guerre lors du conflit de 1991 à 2002 en Sierra Leone, se lèvent pour l'arrivée des juges de la Cour pour la Sierra Leone à Freetown, Sierra Leone, le 3 juin 2004.

Un ex-chef d'une milice de Sierra Leone reconnu coupable de crimes de guerre et emprisonné au Rwanda a été renvoyé dans son pays pour y achever sa peine, a annoncé lundi à Freetown le tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone soutenu par l'ONU.

Ce milicien, Allieu Kondewa, avait dirigé les Forces de défense civiles (CDF), un mouvement paramilitaire pro-gouvernemental qui a commis de nombreuses exactions contre les civils, aux côtés de chasseurs traditionnels, alors qu'ils combattaient les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) pendant la guerre civile ayant ravagé ce pays d'Afrique de l'Ouest de 1991 à 2002.

Il avait été reconnu coupable en 2007 de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, dont des meurtres, des châtiments collectifs et le recrutement d'enfants-soldats.

>> Lire aussi: Portrait de la Sierra Leone, meurtrie par la guerre civile puis Ebola

L'ex-chef de milice a passé près de dix ans en prison au Rwanda, en vertu d'un accord spécial, la Sierra Leone ne disposant pas des infrastructures nécessaires à sa détention.

Il est revenu dimanche en Sierra Leone pour accomplir les cinq dernières années de sa peine, a déclaré le tribunal dans un communiqué.

"Kondewa (...) sera autorisé à purger le reste de sa peine dans sa communauté, à Bo (une grande ville du Sud), dans de strictes conditions et sous surveillance", précise-t-il.

L'ex-milicien a reçu l'ordre de reconnaître sa culpabilité, de faire des excuses publiques et de manifester des remords, ajoute le communiqué.

Kondewa devra se présenter deux fois par mois à la police de Sierra Leone, ne pourra pas faire de politique ni "participer à des réunions secrètes destinées à préparer des troubles civils", poursuit le tribunal.

La guerre civile, largement financée par "les diamants du sang", avait fait 120.000 morts et des dizaines de milliers de mutilés.

Les miliciens du CDF sont accusés d'avoir éliminé des civils soupçonnés de collaborer avec les rebelles en les tuant par balles, par armes blanches ou en les brûlant vifs.

Le tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) avait été mis en place par l'ONU pour juger ceux qui portent "la plus lourde responsabilité" dans les atrocités commises durant la guerre civile.

Les personnes "reconnues coupables de crimes contre l'humanité durant la guerre civile en Sierra Leone devraient effectuer leur peine complètement pour dissuader les autres", a déclaré à l'AFP un militant pour les droits de l'homme, Ibrahim Tommy.

Un autre ancien dirigeant des CDF, Moinina Fofana, a été libéré en mai après avoir purgé 15 ans de prison, soit l'intégralité de sa peine.

Six criminels de guerre condamnés à des peines allant de 25 à 52 ans de prison sont toujours détenus.

Avec AFP

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