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Les Ivoiriens fatigués de la lenteur du procès Gbagbo


L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d'une audience devant la CPI, à la Haye, le 19 février 2013.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d'une audience devant la CPI, à la Haye, le 19 février 2013.

Le 6 novembre prochain, la Cour pénale internationale devrait relancer le procès de Laurent Gbagbo. L'ancien chef de l'état ivoirien est poursuivi pour crimes contre l'humanité en Côte d'ivoire pendant la crise post électorale de 2010-2011.

Le 6 novembre prochain, les Ivoiriens seront sans doute encore nombreux devant leur petit écran pour suivre le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Ble Goude, un événement qui les passionne depuis son ouverture en janvier 2016.

Reportage de Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan pour VOA Afrique
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Pour Jean Marc Kouassi, étudiant, les Ivoiriens ont besoin d'"une justice équitable".

"On aurait souhaité que la crise soit réglée comme en Afrique du Sud en faisant table rase du passé. A défaut de cela, il faudrait que les deux parties en conflit viennent s'expliquer", analyse-t-il. "Je salue la tenue de ce procès: il y a des choses que nous ne savions pas et que nous apprenons à travers ce procès."

Selon Franck Bailly, fonctionnaire, il est temps que "ce procès prenne fin" et que soit privilégiée la "réconciliation" entre Ivoiriens.

Fatou Bensouda, procureure générale de la CPI, à Niamey, le 25 avril 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Fatou Bensouda, procureure générale de la CPI, à Niamey, le 25 avril 2017. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

"C'est le temps du pardon", explique-t-il.

"On doit arrêter ce procès et laisser les Ivoiriens se retrouver en vue d'une paix durable. De témoins à témoins et de procès en procès, cela risque de créer de nouvelles frustrations. Avec tout ce que nous voyons, la confiance en la CPI a pris un coup", souligne-t-il.

Au Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), les membres se réjouissent de l'organisation de ce procès et espère que toutes les parties seront entendues par la CPI.

Maître Yacouba Doumbia du Midh souhaite que le procès de Laurent Gbagbo aille jusqu'à son terme et que toutes les parties soient entendues, le 12 octobre 2017. (VOA/Ibrahim George Tounkara)
Maître Yacouba Doumbia du Midh souhaite que le procès de Laurent Gbagbo aille jusqu'à son terme et que toutes les parties soient entendues, le 12 octobre 2017. (VOA/Ibrahim George Tounkara)

Selonn Yacouba Doumbia, président du Midh, "la CPI ne doit pas être vue comme la justice des vainqueurs".

Il poursuit : "le procès de monsieur Gbagbo et de Charles Ble Goude doit aller à son terme. Vous avez vu que des témoignages nous ont permis de comprendre l'organisation des forces de défense et de sécurité. D'autres procès pourraient nous permettre de comprendre l'entièreté des responsabilités dans la crise que nous avons vécue".

Le 6 novembre prochain, un autre témoin, le général Détoh Letho, pourrait comparaître en tant que témoin de l'accusation.

Avant la suspension du procès, c'est l'ancien chef d’état-major des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire, Philippe Mangou, qui était venu témoigner sur la crise ivoirienne pendant une dizaine de jours.

Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan

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