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Relaxe du mari d'une adolescente poursuivi pour "détournement de mineur" au Tchad


Séquestrée par son mari à 14 ans, Hawariya, 16 ans, dit ne plus croire en la justice tchadienne, 9 octobre 2018.
Séquestrée par son mari à 14 ans, Hawariya, 16 ans, dit ne plus croire en la justice tchadienne, 9 octobre 2018.

L'époux de la jeune Tchadienne Hawariya, qui l'accuse de l'avoir séquestrée et torturée plusieurs mois en 2016, a été relaxé par la Cour d'appel de N'Djamena dans un dossier parallèle de corruption.

Séquestrée, torturée pendant plusieurs mois en 2016 par Haroun Hissein alors qu'elle avait 14 ans, la jeune Hawariya Mahamat Abdoulaye et sa famille poursuivaient l'homme en justice pour "détournement de mineure".

Le mari avait été jugé "non coupable" en première instance en août 2017, le tribunal considérant l"'infraction non constituée". Reporté neuf fois, le procès en appel doit avoir lieu mercredi.

Mais mi-octobre, cette affaire très médiatisée au Tchad a connu un rebondissement avec l'arrestation de M. Hissein pour "corruption de magistrat". Il a été accusé d'avoir "payé 6 millions de francs CFA de pots-de-vins à la justice" dans la première affaire, selon le frère de Hawariya.

Il semblerait qu"il ait donné 6 millions de francs CFA (9.146 euros) à la justice tchadienne", avait corroboré le 23 octobre, jour de son arrestation, le ministre de la Justice Djimet Arabi à l'AFP.

La plainte du ministère public a été entre temps requalifiée en "détournement de mineur" avant d'être classée sans suite lundi par la troisième chambre correctionnelle de la Cour d'appel de N'Djamena, précise la décision de justice obtenue mardi.

Selon le cousin de Hawariya, "Haroun Hissein a été relaxé (lundi) parce qu'il a été amené devant la même personne à qui il reconnaît avoir donné de l'argent".

Hawariya, qui vit désormais avec sa famille à N'Djamena, confiait début octobre ne plus croire en la justice "corrompue" de son pays et craindre les représailles de M. Hissein, avec qui elle est toujours mariée.

Au Tchad, 68% des femmes sont mariées avant leur majorité et celles-ci font l'objet de nombreuses violences, dont des mariages par rapt dans certaines communautés, selon l'Unicef.

Avec AFP

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