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"Regain d'attaques de Boko Haram" dans le nord du Cameroun, selon Amnesty


Cameroonian soldiers patrol Lake Chad on March 1, 2013 near Darak close to the Nigerian border.
Cameroonian soldiers patrol Lake Chad on March 1, 2013 near Darak close to the Nigerian border.

La région de l'Extrême-nord du Cameroun est confrontée depuis plusieurs mois à un "regain d'attaques" de djihadistes nigérians de Boko Haram qui y ont tué 275 personnes, des civils pour la plupart, depuis le début de l'année, a rapporté mercredi Amnesty International.

"Au moins 275 personnes ont été tuées, d'autres mutilées ou enlevées depuis le début de l'année avec le regain d'attaques de Boko Haram dans l'Extrême-Nord du Cameroun", écrit l'organisation de défense des droits de l'homme dans un communiqué. Sur ces 275 homicides, 225 sont contre des civils, précise l'ONG.

Celle-ci affirme avoir mené une enquête de terrain dans la région camerounaise, cible depuis cinq ans d'assauts de Boko Haram, documentant "des crimes de droit international et une série d'abus des droits humains commis" par les djihadistes nigérians.

Amnesty International rend notamment compte "des pillages et incendies de maisons et de centres de santé", de même qu'elle révèle "l'homicide d'un non-voyant" et le cas de "trois femmes amputées d'une oreille".

"Les personnes que nous avons rencontrées dans l'Extrême-Nord du Cameroun vivent dans la terreur. Beaucoup ont déjà été témoins d'attaques de Boko Haram et ont perdu des proches ou des connaissances", a indiqué Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, citée dans le communiqué.

"Elles se sentent complètement abandonnées", a-t-elle souligné, précisant que "les autorités camerounaises doivent de toute urgence renforcer leur protection dans les zones affectées".

Les corps de trois villageois, qui avaient été kidnappés vendredi avec une femme par Boko Haram, ont été retrouvés décapités, ont indiqué dimanche à l'AFP des autorités locales.

Deux jours avant, 17 jeunes camerounais, garçons et filles de 11 à 20 ans, avaient été enlevés par Boko Haram dans la même région. Ils n'avaient pas été retrouvés mercredi.

Depuis 2014, le Cameroun a dénombré près de 13.000 attaques de Boko Haram sur son territoire qui ont fait "plusieurs milliers" de morts, selon Yaoundé. Ces violences ont forcé plus de 250.000 personnes à fuir leur domicile, et provoqué un afflux de 60.000 réfugiés nigérians.

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