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Un mort, 3 villes paralysées par des manifestations contre les massacres en RDC


La police congolaise intervient pour réprimer les manifestations dans la ville de Beni, dans l'est du Congo, le 28 décembre 2018.
La police congolaise intervient pour réprimer les manifestations dans la ville de Beni, dans l'est du Congo, le 28 décembre 2018.

A l'appel d'une organisation locale, "Veranda Mutchanga", les villes de Beni, Butembo et Oicha dans la province du Nord-Kivu (Est) ont été paralysées pour protester contre les massacres causés par des groupes armés actifs dans la zone, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Dans la ville de Beni, les commerces étaient fermés, des écoles n'ont pas ouvert, les rues étaient désertées, pas des taxis motos. Des policiers ont démonté des barricades placées sur la voie publique par ces jeunes en colère, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Un manifestant, atteint par balle, a succombé à ses blessures à Oicha. Deux autres personnes sont blessés", a déclaré à l'AFP Nicolas Kikuku, bourgmestre de la commune d'Oicha, chef-lieu du territoire de Beni.

L'incident s'est produit lorsque des policiers tentaient de déblayer une barricade, selon des témoins interrogés par l'AFP.

Une personne a été tuée vendredi dans l'une des trois villes de l'Est de la République démocratique du Congo où des manifestations contre des massacres des civils à répétition ont paralysé les activités, a-t-on appris de sources concordantes.

A Butembo, carrefour commercial d'un million d'habitants, tout était à l'arrêt, d'après plusieurs témoignages.

Dans ces trois villes, des policiers étaient déployés sur les grandes artères et dans certains quartiers réputés difficiles.

L'appel à manifester a été lancé après le massacre d'au moins quinze personnes le 15 mars à Bulongo dans ce territoire de Beni, par des présumés combattants ougandais du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF).

Les ADF, à l'origine des rebelles ougandais musulmans, ont fait souche depuis 1995 dans l'Est de la RDC. Ils n'attaquent plus l'Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics dans la région de Beni.

Ce groupe armé est considéré comme le plus meurtrier parmi les 122 encore actifs dans l'Est de la RDC.

En 2021, les attaques attribuées aux ADF "ont déjà causé la mort de près de 200 personnes, en ont blessé des dizaines d'autres et ont déplacé environ 40.000 personnes au sein du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, ainsi que dans des villages voisins, au sein de la province d'Ituri", a déclaré vendredi un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d'un point de presse à Genève.

Les États-Unis ont désigné récemment les ADF parmi les "groupes terroristes" affiliés aux jihadistes de l'État islamique (EI).

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