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Rajoy juge "absurde" que Puigdemont veuille gouverner la Catalogne depuis l'étranger


Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse à Madrid, en Espagne, le vendredi 22 décembre 2017.
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy lors d'une conférence de presse à Madrid, en Espagne, le vendredi 22 décembre 2017.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a estimé vendredi "absurde" que le président catalan destitué Carles Puigdemont, exilé en Belgique, veuille gouverner la Catalogne sans revenir en Espagne, où il est recherché par la justice.

"Il est absurde de prétendre être président d'une région en vivant à l'étranger et plus absurde encore de prétendre exercer ces fonctions depuis l'étranger", a déclaré M. Rajoy dans une conférence de presse.

Aux élections régionales du 21 décembre, les partis indépendantistes ont renouvelé leur majorité au parlement catalan (70 sièges sur 135) et la liste de M. Puigdemont, qui avait promis de reprendre son poste de président, est celle qui a recueilli le plus de voix parmi les électeurs séparatistes.

Mais le règlement du parlement exige qu'il présente son programme dans l'hémicycle, ce qui suppose qu'il revienne en Espagne, prenant le risque d'être arrêté puisqu'il y est inculpé pour rébellion et sédition par la Cour suprême.

Un porte-parole de son parti n'a pas exclu qu'il présente sa candidature à distance mais cela supposerait une modification du règlement. Les autres partis étudient déjà d'autres candidatures.

Début du compte à rebours

M. Rajoy a annoncé qu'il convoquait la première session du nouveau Parlement le 17 janvier. Le premier tour de vote pour élire le président de la région doit avoir lieu dans les dix jours ouvrables qui suivent, a-t-il rappelé. Si aucun gouvernement n'était formé dans les deux mois suivants, les Catalans seraient rappelés aux urnes.

Quel que soit le prochain gouvernement, M. Rajoy l'a pressé de respecter la constitution et de renoncer à la voie unilatérale vers l'indépendance.

"Il n'y a plus de place pour les appels à la rupture et à l'illégalité, parce que la loi ne le permettra pas et parce qu'il ne peuvent pas revendiquer l'appui d'une majorité de la société", a-t-il lancé. Ensemble, les trois partis séparatistes n'ont recueilli que 47,5% des voix.

"Toute le monde sait maintenant que face à une attaque contre la constitution et l'unité nationale, l'Espagne a les instruments pour se défendre", a prévenu le dirigeant conservateur.

Après avoir remporté pour la première fois la majorité des sièges au parlement catalan en 2015, les indépendantistes avaient enclenché un processus de sécession, qui les a conduit à organiser un referendum d'autodétermination interdit par la justice et finalement à proclamer l'indépendance le 27 octobre.

M. Rajoy avait immédiatement placé la région sous tutelle, destituant son gouvernement et dissolvant le Parlement pour convoquer de nouvelles élections.

Rendez-vous judiciaires

M. Puigdemont avait alors quitté l'Espagne en secret et était réapparu en Belgique quelques jours plus tard.

Une vingtaine de dirigeants séparatistes ont été inculpés comme M. Puigdemont pour leur rôle dans cette tentative de sécession. Sur les députés nouvellement élus, quatre d'entre eux sont avec lui en Belgique; trois autres, dont son ancien vice-président Oriol Junqueras, sont en détention préventive, ce qui compliquera le fonctionnement de la nouvelle chambre.

M. Junqueras, chef de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) rivale du parti de Puigdemont, a fait appel de son maintien en détention et doit être entendu par le juge le 4 janvier.

Son hypothétique mise en liberté lui permettrait de briguer le poste de chef de l'exécutif et de souffler la place à l'exilé bruxellois.

Avec AFP

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